Résumé : Maya et Farid se voient fréquemment. Ils se sont mariés religieusement. Lorsqu'elle se retrouve enceinte, Farid ne saute pas de joie. Il la veut pour lui tout seul... - Je ne veux pas te partager avec quelqu'un d'autre ! Tes filles sont insupportables... Pourquoi en ajouter un troisième ? On n'aurait plus d'intimité, dit Farid. Je te veux pour moi... Je refuse de te partager, répète-t-il. Tu ne pourrais pas confier les filles à ta mère ? - Ma mère est trop vieille, Farid ! Je croyais que tu aimais mes filles... Mon Dieu ! Comment ai-je pu m'imaginer un seul instant que tu n'appréciais pas leur présence ? Pourtant, elles sont adorables ! Tu n'aimes pas les enfants ? - Je ne veux pas en avoir maintenant ! Il gâcherait tout entre nous ! Arrange-toi pour... - Tu me suggères de m'en débarrasser ?, souffle Maya. - Si c'est possible. Maya le voudrait bien. Si elle arrive à mettre un terme à cette grossesse, elle ne serait pas obligée de rester mariée à lui. Elle le découvrait sous un nouveau visage et elle redoutait l'avenir depuis. Certes, elle éprouvait des sentiments pour lui, mais elle ne l'aimait pas au point d'abandonner ses filles pour lui. Il ne le méritait pas. Il aurait pu faire preuve de tact. Il n'aurait pas dû lui en parler maintenant. Il l'avait blessée et déçue sans s'en rendre compte. Il n'aurait pas dû. Maya se serait montrée bien plus optimiste quant à l'avenir. Elle ne serait pas en train de broyer du noir. Elle ne serait pas en train de tout faire pour mettre un terme à cette grossesse. Elle ne serait pas en train de pleurer quand cette nouvelle vie qui se développait en elle s'accrochait malgré tout. Au troisième mois de grossesse, elle est contrainte à reparler mariage avec Farid. Ils avaient continué à se voir, mais à aucun moment il ne l'avait rassurée quant à l'avenir. Ils se voyaient en l'absence des filles, et Maya se trouvait pieds et poings liés. Elle ne pourra jamais rompre. Cet enfant à venir aura besoin d'elle et de son père. En plus, on ne lui pardonnerait jamais. Maya sait que depuis qu'elle fréquente Farid, elle n'est plus bien vue dans le village. Elle n'était plus estimée comme avant. Un mariage ne pourra que leur clouer le bec. Farid fait la moue lorsqu'elle aborde le sujet. Les larmes aux yeux, elle ne lui cache pas que tous les moyens qu'elle a utilisés pour provoquer une fausse couche s'étaient révélés inutiles. Il s'accrochait désespérément à la vie. Ils devaient l'accepter et tout faire pour se rattraper. Dieu ne leur pardonnera jamais ce qu'elle a tenté de faire... - Sa venue au monde ne pourra qu'apporter bonheur et paix, dit-elle. Marions-nous !, le prie-t-elle. Tentons l'expérience... On n'a plus rien à risquer, plus rien à perdre... Puisqu'on s'aime toujours... N'est-ce pas ? - Oui... Mais tes filles ?... - Ne parlons pas d'elles, le prie-t-elle. Mais de notre mariage ! C'est ton enfant, lui rappelle Maya. Tu lui dois bien ça ! De naître dans la légitimité... Tu n'accepterais pas d'en faire un bâtard ? - Non. - Alors, prouve-le moi ! Farid tient parole. Comme sa grossesse commence à être apparente, il est forcé de faire vite. Sans la présence des siens, des leurs. Craignant d'avoir à répondre à bien des questions impertinentes, elle et Farid avaient préféré les mettre devant le fait accompli. C'est le soulagement pour Maya, même si au fond elle est effrayée par la nouvelle vie qui l'attendait. Farid ne semble pas réaliser ce que ce mariage impliquait aussi. Il n'en prend conscience que le jour où l'un d'eux doit se résigner à vivre chez l'autre, et personne ne voulait quitter sa maison pour l'autre. Maya ne sait plus quoi faire, sentant que les problèmes ne font que commencer. L'un d'eux devait se plier à cet impératif, quitte à en souffrir... (À suivre) A. K. Nom Adresse email