Résumé : Maya est hospitalisée et demeure inconsciente après l'opération. Farid regrette de s'en être pris à elle. Tout aurait été différent si elle s'était séparée de ses filles. Il l'emmène aux urgences où elle sera opérée sur-le-champ. Il ne prend pas son bébé. Pas une émotion en le voyant. Alors qu'il est en train de se reposer, les fillettes en profitent pour filer... Farid parcourt toutes les ruelles du village à pied, s'arrêtant dans chaque recoin des maisons et des boutiques, espérant trouver ses belles-filles. Si elles ont vraiment fugué, Farid jure en son for intérieur de leur donner une correction qu'elles ne seront pas près d'oublier avant longtemps. Il pense les trouver chez leurs camarades de classe mais aucune ne les a vues, tout comme leurs familles. Il montre leurs photos à ceux qu'il connaît, leur demandant de l'appeler chez lui ou de venir le trouver si elles sont aperçues au village ou ailleurs. Ses recherches doivent être remises à plus tard car il doit retourner à la maternité pour apporter des affaires pour le nouveau-né et ce dont il a besoin. Il aurait voulu rester au chevet de Maya mais il rentrera vite pour reprendre ses recherches. Il pense qu'avec la nuit tombante, elles auront peur de rester dehors et rentreront à la maison. Elles sont encore des enfants. Elles n'iront pas loin. Ces dernières pensées le rassurent. D'ailleurs, à part les gens qu'elles connaissent au village, elles n'ont aucune tante ou oncle dans l'environ. Farid fait le guet, appuyé à la fenêtre. Il commence à s'impatienter lorsqu'il remarque la nuit tombante, se demandant où elles ont bien pu aller, se refusant de penser au pire. Pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. Et si les filles étaient déjà loin ? Et si elles avaient accepté de monter dans la voiture, d'un sadique ou d'un pédophile ? Il se demande s'il doit toujours attendre, s'il ne devrait pas prévenir la gendarmerie. Farid s'en va trouver les voisins et les interroge de nouveau mais personne ne les a vues dans le quartier. Il fait une nouvelle fois le tour du village. Aucune ombre d'enfants dans les ruelles. Comme il est en voiture, il retourne à l'hôpital. Il est presque dix heures du soir quand il y arrive. Grace à une connaissance, il peut y entrer pour une courte visite. - Juste cinq minutes, lui dit-il. Fais vite... Farid est heureux en découvrant que Maya est revenue à elle. Elle souffre encore mais elle a repris conscience. Elle se rappelle tout. Des larmes coulent au souvenir des douloureux souvenirs de la veille. Tout ça parce qu'il n'aimait pas ses filles et les enfants en général. - Tu as vu le bébé ? lui demande-t-elle. - Oui, c'est un très beau garçon... Tu te sens mieux ? lui demande-t-il. - Je souffre le martyre, murmure-t-elle. Si je ne crie pas, c'est par pudeur ! Comment sont Lisa et Maria ? - Bien, lui répond Farid sans la regarder. Elles sont contentes d'avoir un petit frère... - Tu me les ramènes demain, elles me manquent, lui dit Maya. Ça va mieux entre vous trois ? Je t'en prie, sois patient avec elles ! - Oui, la rassure son mari. Ne t'en fais pas... Tout va bien... - C'est vrai ? - Oui. Farid se demande ce qu'il pourra bien lui dire si, par malheur, les filles ne donnaient pas signe de vie. Il ne dort pas de toute la nuit. Pour la première fois de sa vie, il est inquiet. Lisa et Maria sont toute la vie de Maya. S'il leur arrivait quelque chose, il sait que Maya lui en voudra à mort. Il sait aussi qu'elle n'hésitera pas à le quitter. Il découvrait qu'il tenait encore plus à elle, et surtout qu'il ne voulait pas la perdre. S'il n'y avait pas eu ses belles-filles, tout aurait joué en sa faveur. Ils auraient été très heureux et il n'y aurait eu aucune ombre menaçante sur leur bonheur et sur le mariage. Pour préserver ce dernier, il devait tout mettre en œuvre pour retrouver ses belles-filles. Maya devait tout ignorer de leur fugue. Sinon elle le quittera... (À suivre) A. K. Nom Adresse email