Après deux jours de tension marqués par de violents affrontements, cette petite localité au nord de la wilaya de Sétif a renoué, hier, avec le calme. En effet, le mouvement de protestation déclenché, mercredi dernier, par les habitants du petit village de Bouzeghout, a vite tourné en émeutes. Pas moins de 19 personnes ont été arrêtées par les forces antiémeutes, avant d'être relâchées la nuit même, avons-nous appris des sources de l'APC. Tout a commencé après que les habitants de ce petit village eurent observé un mouvement de protestation devant le siège de la mairie, pour revendiquer l'amélioration de leur cadre de vie. L'intervention du président de l'APC pour calmer les esprits et opter pour une politique de dialogue n'a, malheureusement, pas abouti. Bien au contraire, les protestataires ont radicalisé leur mouvement en fermant les portes de l'hôtel de ville et en empêchant les travailleurs d'accéder à l'intérieur de l'enceinte. D'autres jeunes ont, par ailleurs, bloqué la route à l'aide de pierres et de pneus brûlés, d'où l'intervention des forces antiémeutes pour rouvrir les portes de la municipalité et disperser la population en colère. Des affrontements ont alors eu lieu entre les deux antagonistes. Une trentaine d'émeutiers ont été arrêtés, dont 19 conduits à la brigade de la gendarmerie. Même les multiples interventions des notables de la région, pour apaiser la tension, ont échoué. Il faut dire que le cadre de vie des habitants de ce petit bourg ne cesse de se détériorer. En effet, les conditions dans lesquelles vivent ces derniers se dégradent de plus en plus, en l'absence des autorités locales qui font la sourde oreille, en dépit des multiples lettres de doléances portant essentiellement sur la réfection de la route reliant leur village au chef-lieu de commune. "La route est impraticable à cause des nids-de-poule et des crevasses. En hiver, le réseau se transforme en véritable bourbier", nous dira l'un des habitants rencontré sur les lieux. L'eau potable est l'autre point noir dénoncé par la population. "On a plus d'eau depuis plusieurs mois et les autorités ne daignent pas intervenir. Nous sommes obligés de parcourir plusieurs kilomètres à dos d'âne pour nous alimenter en eau des puits, alors que d'autres achètent le précieux liquide à des prix variant entre 800 et 1 000 DA", ajoute notre interlocuteur. Et d'ajouter : "plusieurs maisons ne sont même pas raccordées au réseau d'AEP, à ce jour." Du côté de l'APC, Kamel Harizi, premier adjoint du P/APC, nous a indiqué qu'une enveloppe financière estimée à 1,5 milliard de centimes a été débloquée pour la réfection de la route, en attendant le lancement des travaux. En ce qui concerne le problème de l'eau potable, une étude est en cours pour relancer le projet du forage d'Agmoum qui va alimenter cinq villages, dont celui de Bouzeghout. A. L Nom Adresse email