Résumé : Nacéra se rendit à l'hôpital pour voir son mari. Elle était inquiète sur son état de santé, Djamel était encore sous sédatif. Ses deux jambes et son bras étaient plâtrés. Des contusions étaient visibles sur son corps. Un infirmier demande à Nacéra de revenir dans la matinée. Mais elle refusera. Elle voulait rester auprès de Djamel jusqu'à son réveil. L'infirmier hausse les épaules : -C'est comme vous voulez madame... Seulement je vous préviens que l'attente risque d'être longue et épuisante pour vous. -Je ne pourrais pas le quitter alors qu'il est aussi mal en point... L'infirmier pousse alors une chaise vers elle : -Prenez place... Voulez-vous un peu de café ? -Non. Je vous remercie pour votre sollicitude... L'infirmier quitte les lieux, et Nacéra se laisse choir sur la chaise qu'elle avait rapprochée du lit sur lequel son mari gisait dans un état semi-inconscient. Il avait encore tenté d'ouvrir les yeux, en vain. Elle avait pris sa main et l'avait gardée dans la sienne. Personne ne pourra lui faire admettre que cet homme qu'elle aimait par-dessus tout était un escroc. Pourquoi le destin s'acharnait-il donc sur elle ? Elle avait cru au bonheur, l'avait même goûté auprès de ce mari qu'elle n'espérait plus. Et maintenant, voici qu'elle découvrait qu'elle était l'épouse légitime, et peut-être furtive, d'un homme qui escroquait les femmes... Elle pousse un soupir : que la vie est compliquée ! Lassée par tous les événements de cette nuit qui n'en finissait pas, Nacéra repose sa tête sur le siège de la chaise et se laisse emporter par le sommeil. Elle avait l'impression d'émerger d'un lac profond, et qu'une main tentait de la tirer vers la rive. Elle ouvrit les yeux et constate qu'effectivement quelqu'un tenait fermement sa main. Djamel avait repris connaissance. Elle se redresse sur sa chaise et constate que le jour s'était levé. -Heu... Djamel... -Nacéra... Tu as passé la nuit ici ? Elle secoue la tête : -Non... En fait, on m'avait appelée du commissariat où j'ai dû répondre à un tas de questions, avant qu'on m'apprenne que tu avais eu un accident. Elle met ses deux mains devant son visage et se met à pleurer : -Dis-moi que ce n'est pas vrai Djamel... -Qu'est-ce qui n'est pas vrai..., demande-t-il d'une voix émue... L'accident... ? -Non... Pas l'accident... Cette... cette tentative d'assassinat... Djamel pousse un soupir, puis un cri de douleur lui échappe. Nacéra se lève : -Tu as mal... ? Veux-tu que j'appelle un médecin... ? Il secoue la tête : -Non... On va encore me droguer... Je souffre le martyre, mais je préfère rester conscient... -Alors dis-moi... Dis-moi que tu n'es pas l'escroc qui épouse des femmes pour accaparer leur fortune... Jure-moi que tu ne m'as pas épousée pour mon argent... Il referme les yeux et pousse encore un soupir : -Non Nacéra... Je ne t'ai pas épousée pour ton argent... Toi... Je t'ai réellement aimée... Je t'aime et je t'aimerais toujours. Nacéra sentit sa gorge se nouer. Djamel poursuit : -Quoi qu'on ait pu te raconter, je jure sur ce qui m'est le plus cher dans ce monde que je t'aime... Tu es mon épouse légitime, et je n'aimerais pas que notre mariage soit brisé par toutes ces futilités qu'on a déballées. -Alors, raconte-moi la vérité Djamel... Pourquoi as-tu épousé ces femmes si ce n'est pour les arnaquer ? -Je ne les ai pas épousées à proprement parler... Elles étaient toutes des femmes qui cherchaient à s'acheter un mari... Un mari jeune, beau, instruit et intelligent... Au début, cela m'avait amusé de savoir que je plaisais à des femmes qui pouvaient m'entretenir... Mais ensuite le jeu devint lassant... Tous les hommes sont comme ça Nacéra... Ils aiment plaire, se sentir admirés et recherchés par des femmes. -Mais toi tu choisissais des femmes riches et pas trop jeunes... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email