Résumé : Le commissaire n'y va pas par quatre chemins pour dévoiler à Nacéra des réalités insoupçonnées sur son mari. Djamel épousait des femmes âgées et les délestait de leur fortune avant de prendre la poudre d'escampette. La jeune femme se demandait si elle ne vivait pas un cauchemar... Elle garde le silence, et il poursuit : - Nous pouvons dire que vous avez eu une chance inouïe. Djamel n'a pas eu le temps de vous escroquer. - Nous sommes mariés depuis quelques mois à peine. - Nous le savons... Mais cet homme, aussi rusé qu'il est, ne perd pas son temps. N'avez-vous pas été contrainte de quitter votre foyer ces derniers temps ? Maissa traverse les pensées de Nacéra. Oui...Grâce aux aléas de sa sœur, elle avait dû s'absenter de chez elle et s'éloigner de Djamel. Elle ferme un moment les yeux... Djamel... Djamel... Il était si amoureux d'elle... Pourquoi veut-on lui démontrer le contraire... Elle sentait qu'il l'aimait. Son instinct ne pouvait pas la tromper là-dessus. Elle pousse un soupir : - Commissaire, j'ai encore du mal à admettre ce que vous venez de me dévoiler. - Je vous comprends fort bien, petite dame... Vous êtes si entichée de votre mari... Hélas ! Je ne vous ai rapporté que la triste réalité. Il passe une main sur son visage avant d'appeler un subalterne à qui il ordonnera de déposer Nacéra à l'hôpital. Puis il revint vers elle et lui recommande : - Surtout pas de faiblesse... Cet homme risque de jouer avec vos sentiments... Ne le croyez pas, il n'est pas né de la dernière pluie et nous connaissons trop ses véritables intentions. Nacéra hoche la tête : - Je veux le voir... Je veux tout d'abord m'assurer que c'est bien de lui qu'il s'agit. Elle secoue sa tête : - Convenez-en commissaire, il est trop difficile pour moi de croire à vos dires. Djamel est tellement... Le commissaire lève une main et l'interrompt : -Tout au long de ma carrière, j'ai entendu un tas de phrases de ce genre. Les apparences sont souvent trompeuses. Allez donc lui rendre visite. Si vraiment il est aussi amoureux de vous que vous le pensez, il lèvera lui-même le voile sur son passé et sur ses intentions. À ce moment précis, une femme escortée d'un policier passe devant eux. Nacéra reconnut la femme qu'elle avait aperçue dans les locaux de Djamel au début de leur mariage. Elle tendit l'index vers elle et le commissaire la devance : - C'est cette femme qui a tenté de tuer votre mari... C'est aussi son ex-femme... Celle avec qui il avait vécu avant de vous épouser. Nacéra est de plus en plus perplexe. Est-ce réellement la réalité qu'elle venait d'apprendre ? Si Djamel voulait son argent, il aurait pu l'avoir...Mais elle n'était pas aussi riche qu'on le pensait. Il savait bien qu'elle avait dépensé une grande somme pour louer cet appartement à sa sœur, et assurer son confort. Puis elle avait dû payer des avocats pour son divorce. Et puis, Djamel lui-même gagnait bien sa vie et se permettait même des extravagances. Elle se rappelle de ce voyage en Italie qui a coûté une fortune, et des cadeaux fabuleux qui lui avait offerts. Il aurait pu aussi lui extorquer de l'argent lorsqu'il l'avait aidée à organiser ce défilé de mode. Le commissaire met une main sur son épaule : - Je vous conseillerais d'aller le voir... Lui seul saura répondre à toutes vos questions. On était presque à l'aube lorsque le véhicule de police pénètre dans l'enceinte de l'hôpital. Escortée de son policier, Nacéra est orientée vers une chambre au fond du couloir. Elle hésite quelques secondes, avant de tourner la poignée et de pénétrer dans la pièce éclairée par une lampe de chevet. Djamel semblait dormir. Elle s'approche de son lit à pas de loup et constate que ses deux jambes et son bras gauche étaient plâtrés. Son visage était contusionné et des pansements sur plusieurs endroits de son corps témoignaient de l'accident dont il a échappé par miracle. Elle porte une main à sa bouche et étouffe un sanglot. Djamel s'agite. Il ouvre les yeux et les referme aussitôt. Il semblait épuisé. Un infirmier s'approche de Nacéra : - Il est sous sédatif... Je vous conseillerais de repasser dans la matinée. Nacéra secoue sa tête : - Non... je... je préfère rester auprès de lui... Je ne veux pas le quitter... C'est mon mari. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email