Le président Bouteflika a procédé, hier, à "un grand nettoyage" au sein du gouvernement. Le chef de l'Etat a décidé, une fois n'est pas coutume, de se séparer de certains ministres "jugés pas très loyaux" et garder et même promouvoir ceux qui lui sont proches. Dans le nouveau gouvernement, toujours dirigé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le fait marquant est bien le départ de Chérif Rahmani du département de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprises et de la Promotion de l'investissement. Indéboulonnable, ce docteur d'Etat en aménagement du territoire, qu'on dit proche du DRS, a occupé quasiment sans discontinuité plusieurs fonctions ministérielles (Jeunesse et Sports, Equipement et Aménagement du territoire, gouverneur du Grand-Alger, Aménagement du territoire, Environnement et Tourisme...). Il est apparu, ces derniers mois, comme la pièce maîtresse du gouvernement de Abdelmalek Sellal, réussissant à construire un consensus avec les organisations patronales et l'UGTA sur la nouvelle politique industrielle. Chérif Rahmani est remplacé par Amara Benyounès. Même le portefeuille a changé de dénomination pour devenir ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement. Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien, qui n'a jamais caché son soutien au président de la République, a toujours affiché ses convictions libérales. "La propriété privée doit être la règle et la propriété publique l'exception", avait-il soutenu lors d'une rencontre en 2012, avec le Forum des chefs d'entreprise. À quelques jours de la tenue de la tripartite, que deviendront les projets portés par l'ancien ministre de l'Industrie ? Y aura-t-il un changement de cap ? Il faudra peut-être attendre la prise de fonction de M. Benyounès pour connaître ses véritables intentions. Le départ de M. Benyounès à l'Industrie fait le bonheur de Dalila Boudjemaâ, nommée ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. L'autre fait marquant de ce remaniement est le départ d'Amar Ghoul des Travaux publics, laissant derrière lui une autoroute, coûteuse et inachevée. Il est remplacé dans ce portefeuille par Farouk Chiali, directeur général de la Caisse nationale d'équipement pour le développement. Cependant, M. Ghoul ne quitte pas le gouvernement. Il passe aux Transports. Dans ce secteur des grands projets, aménagement des ports, extension de l'aéroport d'Alger... sont en passe d'être lancés. Deux walis font leur entrée au gouvernement. Il s'agit de Abdelwahab Nouri, wali de Tlemcen, qui hérite du département de l'Agriculture et du Développement rural, et de Abdelmalek Boudiaf, wali d'Oran, nommé ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, malgré le fait d'avoir exprimé son désir de partir, a été maintenu. Malade, diminué physiquement, Karim Djoudi a demandé à plusieurs reprises de quitter le gouvernement. Mais, semble-t-il, Bouteflika ne souhaite pas se séparer de ce "bon" technocrate. Pour le soulager de certaines tâches, le président de la République a nommé Mohamed Djellab, jusque-là P-DG du CPA, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget. L'autre rescapé de la purge présidentielle n'est autre que Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Les rumeurs le donnent à plusieurs reprises partant, il est toujours maintenu. M. R. Nom Adresse email