La tripartite pourrait se tenir durant la dernière semaine du mois en cours, peut-être le 26 septembre prochain. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, hier, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, lors du Forum économique du journal El Moudjahid. Les services du Premier ministère ont demandé aux organisations patronales de déléguer chacune quatre représentants. Mohand-Saïd Naït Abdelaziz a précisé que la rencontre traitera essentiellement de la relance industrielle et de la production nationale. Le président de la CNPA a ajouté que les organisations patronales iront, pour la première fois, à la tripartite en rang serré. Depuis deux mois, le CNPA, l'Association des femmes entrepreneures (Seve), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), l'Union nationale des investisseurs (UNI) et l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) travaillent sur un document commun. Ces organisations patronales ont été rejointes, mardi dernier, par le FCE, qui a assisté, pour la première fois, à la quatrième réunion, au cours de laquelle, un projet de document a été examiné. Le texte sera, normalement, adopté lors de la prochaine réunion. Il sera lu lors de la tripartie, au nom de l'ensemble des organisations. M. Naït Abdelaziz a qualifié l'initiative de très importante, eu égard à l'émiettement du monde entrepreneurial. "Il est difficile de trouver un consensus. Il y a des divergences dans les approches entre les différentes tendances", a reconnu le président du CNPA. "Le patronat est partagé entre les tendances ultralibérales et celles qui prônent un libéralisme modéré", a-t-il expliqué, précisant que son organisation "ne veut ni de l'ultralibéralisme ni d'un Etat providence". Mohand Saïd Naït Abdelaziz affirme que la tripartite débattra, entre autres, de la politique industrielle et des mesures sur l'amélioration du climat des investissements, des documents préparés avec Chérif Rahmani, qui vient de quitter le gouvernement à la faveur d'un remaniement ministériel opéré par le président de la République. Chérif Rahmani a été remplacé par Amara Benyounès. Le ministère a même changé de dénomination, en devenant ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement. Pour rappel, le comité dédié à l'amélioration du climat des affaires, mis en place par l'ancien ministre de l'Industrie, a proposé un programme d'action pour 2013-2014, articulé sur 12 axes stratégiques, et 94 mesures à engager dans l'immédiat. Le plan d'action comprend des mesures, qui, si elles sont appliquées sur le terrain, faciliteront grandement le climat des affaires. Concernant la création d'entreprises, le plan d'action prévoit 22 mesures de facilitations. Pour l'investissement, il est proposé, entre autres, la suppression de la condition de soumission des projets d'investissement à l'examen du CNI, sauf pour ceux demandant des avantages dérogatoires. La création d'une banque d'investissements a été également suggérée, ainsi que la permission aux industriels de régler les transactions par tout moyen en usage dans le commerce extérieur. On propose même une amnistie fiscale pour toutes les PME de production de biens et services à compter du 1er janvier 2014. Mais pour M. Naït Abdelaziz, au-delà de ces mesures techniques importantes, il faut s'interroger sur les choix politiques "qu'on n'arrive pas à assumer". Selon lui, les choix économiques devraient découler des principes universels, et les missions de régulation et le soutien de l'Etat ne devraient pas remettre en cause ou altérer ces principes. Du coup, selon lui, on ne peut faire l'économie du débat sur la place de l'Etat dans l'économie. Pour le patron de la CNPA, le problème majeur de l'économie algérienne "est la bureaucratie". "L'Etat, lui-même, n'arrive pas à faire appliquer ses propres lois", se désole-t-il, citant l'exemple des 200 mesures prises lors de la tripartite 2011. M .R Nom Adresse email