Aujourd'hui, les Palestiniens ne veulent plus entendre parler d'accords par étapes du type Oslo. La poignée de main "historique" entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat sur la pelouse de la Maison-Blanche, il y 20 ans, n'est même plus un souvenir. L'espoir soulevé par les accords d'Oslo s'est évanoui, il y a plus d'une décennie déjà. Le processus lancé par la signature de la déclaration de principes le 13 septembre 1993, en présence du Premier ministre israélien et du chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), tous deux disparus, s'est enlisé face à la poursuite de la colonisation israélienne et aux violences de l'état hébreu. Par étapes successives, il devait aboutir, en commençant par l'autonomie de Gaza et Jéricho en 1994, sous la responsabilité de l'Autorité palestinienne naissante, à la résolution avant la fin de la décennie d'un des plus anciens conflits au monde. Aujourd'hui, les Palestiniens jugent nulles les chances de création d'un Etat palestinien. Pis, le risque d'un démantèlement de l'Autorité palestinienne, si dans les prochains mois toutes les tentatives pour parvenir à un règlement honorables échouent, est réel. Même si la reconnaissance mutuelle existant entre Israël et l'OLP est encore plus ou moins intacte. Aujourd'hui, Jérusalem et Ramallah ne coordonnent plus que des opérations de sécurité. L'OLP a obtenu le retour de la direction palestinienne dans les territoires palestiniens ainsi que de près de 300 000 familles, et l'édification d'institutions et d'un système administratif palestiniens, mais les Palestiniens ont beaucoup perdu, en termes de terres et de ressources, Israël leur ayant imposé juste après Oslo un territoire morcelé, séparé en enclaves isolées par les colonies juives. En fait, 20 ans après les accords d'Oslo, l'occupation s'est approfondie et les enclaves juives se sont étendues. Le pire est que les nouveaux pourparlers ouverts en août sous l'égide des états-Unis se sont faits sous la même forme et la même méthode, comme si Israël n'avait pas accaparé la moitié des territoires de la Ligne verte, démarcation de 1967. Et que Barack Obama ait délibérément refusé d'arbitrer les négociations, pour ne pas à devoir ramener ses protégés israéliens à la réalité. Face au déséquilibre des forces qui rend inapplicables les principes sur lesquels doivent se fonder les accords, le négociateur palestinien Nabil Chaath réclame une implication internationale avec un engagement à surveiller le respect des accords et prendre des mesures en cas de violation par la partie israélienne, soit plus d'impunité pour Israël, et, par conséquent, un arbitrage contraignant. Les Palestiniens ne veulent plus entendre parler d'accords par étapes du type Oslo. "Plus d'accord intérimaire, nous avons appris notre leçon", affirme ce vétéran du processus de négociations israélo-palestinien. D. B. Nom Adresse email