Photo : Makine F. Les travailleurs et la direction générale de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) n'ont pas trouvé un consensus à même de satisfaire les deux parties. D'une part, la direction a promis d'assurer les augmentations de salaires exigées par les travailleurs une fois les finances de l'entreprise assainies par les pouvoirs publics et, d'autre part, un syndicat qui se refuse à cette alternative. Conséquence, la tension a monté d'un cran, hier, lorsqu'une cinquantaine de syndicalistes a observé un sit-in devant la direction générale de l'entreprise. A l'occasion, une prise de parole a été improvisée par MM. Benmiloud et Zetoutou, respectivement secrétaire général du syndicat de l'entreprise et membre du bureau syndicat, qui ont tour à tour expliqué les raisons du recours à la protestation. Ils ont aussi fait part de la détermination des travailleurs « qui n'arrêteront leur mouvement qu'une fois les revendications satisfaites». En attendant, l'ensemble des travailleurs, soit plus de cinq mille, participera demain mercredi à un rassemblement au sein de l'entreprise. « S'il faut occuper la direction générale, nous l'occuperons et nous irons même vers la grève», menace M. Benmiloud. Outre l'application de la hausse des salaires, le syndicat compte investir le terrain pour le remplacement de l'actuelle direction accusée de laxisme et de gestion catastrophique. Ainsi, le syndicat reproche à la direction de n'avoir rien entrepris pour pourvoir les unités de production en pièces de rechange au moment où l'entreprise reçoit des commandes importantes. Toutefois, même s'ils se disent déterminés à poursuivre leur mouvement en cas de non-application de la hausse des salaires, les travailleurs de la SNVI gardent tout de même espoir, surtout que Sidi Saïd, qui devait rencontrer le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale hier, se réunira avec Tayeb Louh la semaine en cours. LE DG : «NOUS NE POUVONS PAS ALLER AU-DELÀ DES 12%» De son côté, le directeur général de la SNVI, Mokhtar Chahboub, a précisé que l'accord de branches signé entre la fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, de l'électricité et de l'électronique, les sociétés de gestions et de participation et de la société nationale des véhicules industriels prévoit deux tranches d'augmentations. Il s'agit, a-t-il expliqué, d'une hausse de 13 à 20% pour les entreprises qui ont des finances équilibrées et une augmentation allant de 5 à 12% pour celles en difficulté. Le DG a affirmé que la SNVI ne pourra pas aller au-delà de 12%, vu sa situation économique et financière. Après un dialogue avec les représentants des travailleurs, a-t-il noté, « il a été convenu, dès la première réunion, de chercher en commun accord une solution qui ne désavouerait ni la direction de l'entreprise en sa qualité de gestionnaire, ni le syndicat d'entreprise, représentant des travailleurs ». Ainsi, à l'issue de trois réunions de la commission de négociation, la direction a consenti, en respect de l'accord de branche, un ultime et exceptionnel effort, et ce, en proposant une augmentation de 13% avec effet rétroactif et 7% une fois l'entreprise financièrement assainie. A la question de savoir pourquoi la direction a pris la décision de relever les salaires de 13% alors que la SNVI est en situation financière qui ne lui permet pas une telle hausse, il a estimé faire ce qu'il a cru nécessaire pour la préservation du climat social. En outre, il souligné la mise en œuvre des révisions des primes de panier et de salaire unique sur le mois de mai, avec un rappel à compter de janvier dernier. La direction générale a estimé que le problème qui s'est posé est dû au fait que les deux parties sont en phase de négociation et qu'elles ne peuvent pas dévoiler les résultats jusqu'à la fin de celles-ci, avant d'ajouter que la direction et l'ensemble de l'encadrement continueront à mener le dialogue « avec clairvoyance et responsabilité dans le respect mutuel des missions assignées à chaque partie ».