La Syrie a transmis la totalité des informations concernant son arsenal chimique dans les délais prévus, a annoncé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon l'accord conclu entre la Russie et les Etats-Unis à Genève. Cet arsenal devra ensuite être détruit d'ici à la fin du premier semestre 2014. On estime à 1 000 tonnes environ le stock d'armes chimiques de la Syrie. Cette question réglée reste celle des fournisseurs de ces armes prohibées par l'ONU et dont les utilisateurs sont passibles de la Cour internationale de justice. Pour la Syrie, au moins deux fournisseurs ont été identifiés : la Grande-Bretagne et l'Allemagne. David Cameron, qui s'est sorti du guêpier syrien grâce au refus de ses parlementaires de le suivre dans sa volonté de punir Bachar-al-Assad aux côtés d'Obama et d'Hollande, est, par ailleurs, sommé de s'expliquer par des ONG et des politiciens sur la vente d'armes chimiques en Syrie. Le député travailliste, Thomas Docherty, qui siège à la Chambre des communes, aux Comités des contrôles d'armements, Contrôles à l'exportation, devait introduire des questions parlementaires, pour exiger des enquêtes sur l'utilisation de tout matériel chimique exporté vers la Syrie. Londres a, en effet, exporté des produits chimiques et des gaz neurotoxiques en Syrie 10 mois après que la guerre civile eut commencé ! Le Dix Down Street n'a pas bloqué les licences d'exportation pour du fluorure de potassium et du fluorure de sodium. Des produits sont susceptibles d'être utilisés pour fabriquer des armes comme le sarin (gaz neurotoxique) utilisé dans l'attaque d'une banlieue de Damas par les rebelles ou le régime, qui ont tué près de 1 500 personnes, dont 426 enfants, le 21 août dernier. Les ventes ont été suspendues seulement six mois plus tard, lorsque l'Union européenne a imposé des sanctions sévères contre le régime d'Al-Assad. La polémique est loin de connaître son épilogue. En Allemagne, la chancelière a été mieux inspirée, reconnaissant que son pays a livré des produits chimiques à la Syrie. Alors que le monde se déchirait quant à la réponse à apporter à l'attaque chimique dans la banlieue de Damas, Berlin a reconnu avoir livré à Damas quelque 111 tonnes de produits chimiques susceptibles de servir à fabriquer du gaz sarin. À Damas, les autorités récusent toutes les accusations concernant l'usage des armes chimiques. Fayçal al-Maqdad, le vice-ministre syrien des AE, a balayé les accusations occidentales, rappelant avec ironie le flacon présenté en 2003 par Colin Powell, le secrétaire d'Etat américain, représentant la preuve d'armes chimiques que Saddam Hussein était sur le point d'utiliser pour exterminer son peuple. Pour lui, ce sont les groupes islamistes qui auraient employé le gaz sarin que les Etats-Unis leur ont livré, dès lors qu'ils ont vu que ces terroristes perdaient du terrain. Aucune obligation morale de cette sorte n'est, cependant, invoquée à l'égard d'Israël, pays qui détient le plus important stock d'armes chimiques biologiques et nucléaires au Moyen-Orient, et qui est le seul Etat à ne pas avoir signé le traité de non-prolifération nucléaire. Ce n'est pas simplement qu'Israël possède un important arsenal d'armes chimiques. Il s'en est servi contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza : après l'éclatement de la deuxième Intifadha, il y a eu plusieurs incidents rapportés de soldats israéliens utilisant un "gaz inconnu" contre les Palestiniens, en particulier durant une campagne de six semaines, par les forces militaires israéliennes à Gaza, durant l'opération Plomb endurci. D. B Nom Adresse email