Les membres de ce front multiplient les contacts pour se constituer en contrepoids aux partis qui soutiennent les projets du président Bouteflika. L'idée d'un front contre "la révision de la Constitution" et d'opposition "à une présidence à vie" de Bouteflika était dans l'air depuis quelque temps déjà. Les appels à un quatrième mandat pour l'actuel chef de l'Etat émanant notamment du FLN version Amar Saïdani, du Taj d'Amar Ghoul et du MPA d'Amara Benyounès n'ont fait, en toute vraisemblance, qu'accélérer la mise sur pied de ce genre de front. Ses initiateurs le veulent comme un "bloc politique ouvert à toutes les sensibilités politiques". Sa mission est de "barrer" la route, d'abord, à la révision de la loi fondamentale et ensuite, exiger l'organisation de l'élection présidentielle dans les temps impartis, soit en avril 2014. Ce front, initié, pour précision, par l'ancien chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Rahabi, auquel le Dr Ahmed Benbitour, candidat à la prochaine présidentielle, et Sofiane Djillali, chef de file du parti Jil Jadid, ont adhéré, se réunira aujourd'hui à Alger. La rencontre d'aujourd'hui portera notamment sur les propositions d'action qui seront initiées dans le cadre de cet objectif. Le dénominateur commun des personnalités qui constituent ce noyau initial est sa farouche opposition à la révision constitutionnelle prochaine et à un autre mandat pour Bouteflika. Les trois personnalités, pour précision, ont déjà exprimé leur opposition à cette révision décidée par le chef de l'Etat. Plusieurs autres formations politiques, même si elles n'ont pas encore exprimé leur position vis-à-vis de ce front, convergent toutes, du moins, dans le sens de s'opposer à cette révision. Le RCD avait, dans cette optique, lancé un appel à un rassemblement des forces alternatives. Le MSP a défendu, pour sa part, l'idée d'un candidat unique de l'opposition. Une idée à laquelle adhère aussi Ennahda. Même le PT, dont les responsables se gardent de critiquer le président de la République, veut que la révision de la Constitution intervienne après les législatives du mois d'avril. Ce front s'attend d'ores et déjà à une large adhésion, du fait qu'il transcende "les clivages partisans". Une source proche de ce front explique que le projet de révision de la Constitution engagé par Bouteflika "n'est qu'un autre coup de force pour s'imposer". Cette source a expliqué qu'à travers le nouveau texte, Bouteflika procédera à une prolongation de son mandat de deux années pour aboutir à un septennat. Ce qui lui permettrait, selon elle, "de briguer la présidence à vie". La même source a indiqué que dans le cas où Bouteflika déciderait de tenir les élections en avril prochain, le front s'opposera à cette tenue et aussi à un 4e mandat pour le chef de l'Etat. Toujours à propos de la révision constitutionnelle et selon des indiscrétions, le chef de l'Etat aurait l'intention de procéder à la prolongation du mandat des députés de la Chambre basse pour le porter à six ans au lieu de cinq et celui des membres du Conseil de la nation à sept ans, soit deux années de plus. M M Nom Adresse email