L'établissement hospitalier spécialisé de Douéra abrite depuis hier les journées scientifiques algéro-russes sur la méthode de traitement orthopédique d'Ilizarov. Cette rencontre scientifique, première du genre, qui devra prendre fin jeudi, a réuni des chirurgiens orthopédiques et traumatologiques, et autres médecins spécialistes. L'objet de ce rendez-vous est, selon les organisateurs, de parvenir à généraliser les techniques du professeur russe, Gavril Abramovich Ilizarov, destinées au traitement des problèmes de nature orthopédique. En fait, cette méthode consiste à traiter des fractures, des déformations et autres déficiences osseuses sans recourir au bistouri. Ce procédé est fondé sur l'utilisation d'un appareil composé principalement d'un fixateur circulaire, des fils métalliques, des broches et des tiges dans la médication des cas. Tout ce dispositif chirurgical sera placé en salle d'opération, sans ouvrir le patient souffrant. La délégation d'experts russes est conduite par le professeur Alexandre Gubin, directeur du Centre scientifique d'orthopédie et de traumatologie réparatrice de Kurgan, situé à 2 000 km de Moscou. Après un historique sur le parcours et le matériel conçu par l'inventeur dans les années 1950, le professeur Gubin a d'emblée expliqué les bienfaits de cette technique qui a révolutionné le monde de la chirurgie orthopédique. L'assistance a adopté la posture de disciples curieux en quête de nouvelles connaissances, pour s'imprégner de cette technique assurant la régénération des os et des tissus mous. Le traitement de la pathologie du rachis, la malformation congénitale du rachis chez l'enfant, la correction des déformations du rachis, la fracture congénitale qui pose un problème de consolidation sont autant de pathologies abordées grâce à la méthode Ilizarov, hier, par les experts russes. En marge de cette manifestation, le professeur Saighi Bouaouina, qui s'est félicité de la tenue de cette rencontre, a rappelé que cette technique était appliquée dans les années 1980 en Algérie, elle s'adresse aux personnes fracturées ou victimes de malformations d'une manière générale. Signalons au passage que rien que pour l'année dernière, l'EHS de Douéra a traité 15 cas avec cette méthode. Celle-ci est utilisée, précisera-t-il, pour allonger les os, corriger des déformations notamment congénitales, ou encore les cas d'arthroses des grosses articulations. Pour sa part, le docteur Abderaouf Lettreuche, qui a eu l'occasion de séjourner à quatre reprises dans le centre de Kurgan, nous a confié que cette rencontre nous permet de s'imprégner de la philosophie d'Ilizarov et de développer nos compétences. Puisque par le passé, l'Algérie se contentait uniquement d'acquérir le matériel made in Ilizarov, notamment dans les années 1980, mais aujourd'hui, il est beaucoup plus question de transfert du savoir-faire et de mise à niveau de nos compétences dans le domaine. Le directeur de l'établissement, Abdelhakim Belaïd, a souligné lors de son intervention inaugurale que "ces journées ouvriront une porte à d'autres manifestations scientifiques et éventuellement une coopération durable algéro-russe dans le domaine médical et la recherche scientifique". Signalons, enfin, que ces cours théoriques appuyés par des expériences du centre de Kurgan seront suivis par des séances pratiques prévues, jeudi, avec des malades programmés pour le bloc opératoire avec projection directe. H. H Nom Adresse email