"Je demande à Mourad Medelci, qui n'était pas assez intelligent dans l'affaire Khalifa, de l'être cette fois-ci et d'appliquer l'article 88 de la Constitution sur le cas Bouteflika", a ironisé Sofiane Djilali. C'est à l'issue de la réunion de son conseil national, tenue hier à Alger, que Jil Jadid a finalement décidé de présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en avril 2014. Le communiqué du conseil national a indiqué que le parti avait invité Sofiane Djilali, président de la formation, à se porter candidat à cette élection. De son côté, M. Djilali a souligné, lors d'un point de presse, qu'il prendra le temps nécessaire pour répondre à cette "invitation". "Ce n'est pas une annonce de candidature officielle, mais nous prendrons le temps nécessaire pour y répondre", a-t-il dit. Cette participation est motivée, selon les militants de cette formation, par le souci de faire "prévaloir le devoir d'être partie prenante à cette élection" et de barrer la route "au clan présidentiel qui se prépare à un amendement de la Constitution". Cette révision constitutionnelle offrirait, analyse Jil Jadid, une autre opportunité pour Bouteflika de rallonger son règne de quelques années. "La révision de la Constitution sera un autre coup de force", estime Sofiane Djilali, qui s'est rappelé "le viol de la loi fondamentale" en 2008, pour sauter les verrous de la limitation des mandats présidentiels. Pour lui, le clan du chef de l'Etat "est en train de renverser l'Etat de droit", ou "ce qu'il en reste". Au Jil Jadid, ni la révision constitutionnelle ni une candidature de Bouteflika ne sont souhaitées. "Partant du bilan de ses trois mandats, on constate que c'est un échec cuisant", a indiqué Sofiane Djilali. Le bilan de 15 années de règne de Bouteflika se résume, a-t-il estimé, "à un régionalisme exacerbé, au népotisme, à des dépassements, à la corruption où des milliards de dollars se sont évaporés et à des mandats présidentiels illégaux". Cet état de fait, ajoute M. Djilali, a fait "entrer le pays dans une phase de folie". Pour parvenir à barrer la route à la révision constitutionnelle, Jil Jadid invite, d'une part, la classe politique à s'y opposer. "La léthargie de la classe politique a ouvert de grands espaces de manœuvres que le pouvoir actuel utilise pour tenter par des procédés légaux et illégaux de prolonger la durée de vie du régime". D'autre part, il a invité les potentiels candidats à l'élection d'avril 2014 "à annoncer leur candidature", dans le but, souligne Jil Jadid, "de rendre plus difficile toute annulation illégale de l'élection que tente d'opérer le clan présidentiel". Par ailleurs, Jil Jadid appelle à l'application de l'article 88 de la Constitution. "Je demande à Mourad Medelci, (président du Conseil constitutionnel, ndlr), qui n'était pas assez intelligent dans l'affaire Khalifa, de l'être cette fois-ci et d'appliquer l'article 88 de la Constitution sur le cas Bouteflika", a ironisé Sofiane Djilali. Interrogé dans le cas où Bouteflika déciderait de présenter sa candidature, M. Djilali a estimé que le chef de l'Etat "n'a qu'à venir mener sa campagne et présenter un dossier médical au Conseil constitutionnel". À propos des partis soutenant Bouteflika, Sofiane Djilali a souligné que le FLN et le RND "ne sont pas sur le terrain". Ils sont, en revanche, a-t-il ajouté, "dans les postes qu'ils ont eus avec la force et la corruption". Et que les autres partis "ne sont, en fait, qu'un prolongement du pouvoir". Interrogé sur les derniers changements opérés par Bouteflika à la DRS, M. Djilali a indiqué qu'il ne détient pas d'informations sur le sujet. M M Nom Adresse email