Quelle est la part de l'industrie dans les crédits accordés par les banques ? La réponse du délégué général de l'Abef laisse penser que le secteur de la production en général et de l'industrie en particulier n'est pas bien servi. Mais, pour lui, la faute n'incombe pas aux banques. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors de sa présentation, mercredi dernier, de la tendance monétaire et financière du 1er semestre 2013, a relevé "un fort rythme de progression des crédits à l'économie". L'accroissement a été de 14,05%, soit près du double de celui enregistré au même semestre de l'année 2012 (7,76%). M. Laksaci a parlé de dynamisme des crédits à l'économie soutenu par les mesures de facilitation et de soutien prises par les pouvoirs publics. Les crédits bancaires destinés aux entreprises privées ont atteint près de 2 160,9 milliards de de dinars contre 1 940,3 milliards de dinars à fin 2012. Les crédits au secteur privé, y compris les ménages (2 489 milliards de dinars), excédent l'encours des crédits au secteur public qui, lui, est estimé à 2 413,43 milliards de dinars. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a constaté, également, l'augmentation de la part relative des crédits à moyen et long terme à 71,12% à fin juin 2013, contre 68,3 à fin 2012. "Le dynamisme des crédits bancaires à l'économie, enregistré durant le 1er semestre 2013, traduit l'amélioration aussi bien de la structure que des conditions de financement, à la suite de l'important soutien financier apporté par l'Etat aux PME à partir du 4e trimestre 2011. Il y a eu rallongement de la période, mais aussi diminution des coûts", a souligné M. Laksaci. Les crédits hypothécaires aux ménages, quant à eux, sont en hausse de 7,1%. Cependant, il serait intéressant de savoir quel est le secteur qui a profité le plus de ce dynamisme des crédits bancaires à l'économie. Quelle est la part du secteur de l'industrie ? Le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que des données sectorielles seront demandées aux banques. La réponse du délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, Abderrezak Trabelsi, laisse à penser que le secteur de la production, en général, et de l'industrie, en particulier, n'est pas bien servi. Pour lui, ce n'est pas la faute aux banques. Se référant aux statistiques de l'ONS, Abderrezak Trabelsi rappelle qu'il y a moins de 300 entreprises qui font plus de 2 milliards de dinars de chiffre d'affaires. "On a un tissu économique constitué essentiellement de très petites entreprises (TPE). Très peu d'entreprises ont une taille qui leur permet une capacité d'absorption", relève le délégué général de l'Abef, qui évoque dans ce cadre le risque de concentration de crédit. "La véritable problématique est de dire comment faire pour que les financements aillent, le plus, vers le secteur productif, qui constitue, à moyen terme, la solution à une réduction des importations et singulièrement vers l'industrie", estime M. Trabelsi. Selon lui, ce n'est pas un problème d'apport de financement des banques. La raison est ailleurs. Le problème réside dans le déficit de compétitivité de la production par rapport à l'importation. Plus précis, M. Trabelsi indique que "ce déficit de compétitivité n'est pas un déficit de compétitivité des facteurs, mais un déficit de compétitivité lié à une pollution de l'environnement de l'acte d'investir". Jeudi, invité de la rédaction de la Chaîne III, M. Trabelsi a noté que "la part de l'industrie dans le PIB a reculé de manière significative ces dernières années. Cela signifie que l'acte de produire n'est pas compétitif par rapport à l'acte d'importer". Dans tous les cas, le délégué général de l'Abef ajoute que le financement de l'investissement productif est "aujourd'hui le grand souhait des banques". M R Nom Adresse email