Jusqu'à ce jour, de nombreuses personnes continuent de récuser la version officielle des faits Le défunt Ahmed Kerroumi participait activement aussi bien à la préparation qu'à la tenue de la marche de chaque samedi qui se déroulait à la place du 1er Novembre. Le tribunal criminel d'Oran ouvrira, aujourd'hui, le dossier de la mort du professeur Kerroumi Ahmed, militant actif des droits de l'homme, membre du Mouvement démocratique social et de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. La mort de Kerroumi a été précédée par sa disparition énigmatique qui a duré de mardi 19 jusqu'à samedi 23 avril 2011. Son corps inerte a été découvert le 23 avril 2011 gisant dans une mare de sang dans les locaux d'Oran du MDS sis au quartier Plateau. Le jeune homme B. Mohamed, âgé de 28 ans, est poursuivi pour meurtre. Son dossier a été examiné par la Cour suprême suite au pourvoi en cassation introduit par le collectif des avocats de l'accusé après la décision de la chambre d'accusation de la cour d'Oran qui avait formulé, durant son audience du mois de mars dernier, une fin de non-recevoir aux demandes des avocats. Celles-ci ont été axées sur la nécessité d'une contre-expertise de l'ADN, l'historique complet des appels téléphoniques reçus et émis par le défunt depuis sa disparition jusqu'à la découverte de son cadavre, le 23 avril 2011 dans les locaux du parti MDS. Selon les avocats de la défense «ces requêtes ont été rejetées». L'accusé, par le truchement de sa défense, compte renouveler ces demandes estimant qu'elles sont indispensables pour le déroulement d'un procès équitable. L'accusé, n'a, dès le premier jour de son emprisonnement, pas cessé de clamer son innocence. La disparition suivie de la mort de Kerroumi Ahmed est survenue dans un contexte et conditions particuliers marqués par des chamboulements politiques survenus dans plusieurs pays arabes. A cette époque, des manifestations ont été menées par la Coordination pour le changement et la démocratie dans les deux principales villes du pays en l'occurrence, Alger et Oran. Dans la ville d'Oran, le défunt Ahmed Kerroumi participait activement aussi bien à la préparation, qu'à la tenue de la marche de chaque samedi qui se déroulait à la place du 1er Novembre. Sa mort a fait couler beaucoup d'encre et verser beaucoup de larmes. L'opinion locale continue à déplorer la mort énigmatique du professeur trois jours après sa disparition tout aussi mystérieuse. Dans un contexte tendu, accentué par toutes formes de supputations, plus d'un, notamment parmi les amis du défunt ont revendiqué leur droit à la vérité sur la mort de Kerroumi Ahmed. Jusqu'à ce jour, de nombreuses personnes continuent de récuser la version officielle des faits. Des investigations, qui ont été menées par la police durant cinq jours, ont abouti à la découverte macabre du corps de l'universitaire, gisant dans une mare de sang à l'intérieur du local du Mouvement démocratique et social. Le rapport du légiste fait état d'une mort violente due à plusieurs traumatismes relevés au niveau de la boîte crânienne, comme si l'auteur ou les auteurs des faits se seraient acharnés sur la victime. La machine judiciaire s'est mise alors en action. Elle a abouti à l'arrestation du jeune B.Mohamed qui a été écroué le 17 mai 2011 sous le chef d'inculpation d'homicide volontaire et vol. Près d'une centaine de témoins ont, lors de l'instruction, défilé devant le magistrat instructeur. Il a fallu quatre renvois successifs pour que la chambre d'accusation puisse enfin trancher quant à la bataille juridique très médiatisée. À plusieurs reprises, la chambre d'accusation n'est pas parvenue à trancher quant au renvoi du dossier devant le tribunal criminel pour la tenue d'un éventuel procès ou son retour vers le magistrat instructeur pour un complément d'informations. Les avocats avaient plaidé, lors des audiences à huis clos de cette juridiction, pour plus d'informations arguant de l'opacité qui entoure ce dossier. D'autant que leur mandant a, depuis son arrestation, crié son innocence tout en demandant l'approfondissement de l'enquête par une contre-expertise de l'ADN et l'historique complet des appels téléphoniques reçus et émis par le défunt, depuis sa disparition jusqu'à la découverte de son corps, le 23 avril 2011. La mort du Pr Kerroumi est, semble-t-il, intervenue quelques jours après la visite à Oran de Frank la Rue, rapporteur de l'ONU pour les droits de l'homme.