Le jury longs métrages a rendu son verdict, lors de la longue et interminable cérémonie de clôture du 7e Festival d'Oran du film arabe (Fofa). Il a attribué le Wihr d'Or, le grand prix du Fofa, ex æquo à Mariam de Basil Alkhatib, et Harag w Marag de Nadine Khan. Le Festival d'Oran du film arabe (Fofa) a pris fin lundi soir, au centre des conventions Ahmed-Benahmed d'Oran, après une semaine de compétition (du 23 au 30 septembre), de belles rencontres et de surprenantes découvertes sur le plan cinématographique, avec la montée en puissance du cinéma jordanien, la confirmation du cinéma égyptien, les diverses expériences tout à fait originales du cinéma du Golfe, et la maîtrise des Algériens dans le court métrage. Après une interminable attente, ponctuée d'un défilé de mode (!) et un concert de l'Orchestre symphonique national dirigé par le maestro Rachid Saouli, les résultats dans les différentes sections du Fofa ont été annoncés. Ziad Salah, président du jury du Prix de la presse, a attribué le prix à Lama dehket Monaliza du Jordanien Fadi George Haddad. Le Prix de la presse récompense donc un film plein d'émotion et de bons sentiments, réalisé avec habileté et technicité. Concernant la section documentaire, le président du jury Nabil Hadji a attribué son prix à la coproduction libano-émiratie A World Not Ours de Mahdi Fleifel, pour son traitement sensible et humain de sa visite au camp de réfugiés Aïn El-Helweh (Liban). Le jury a en outre émis un certain nombre de recommandations, demandant notamment au commissariat du Fofa "d'accorder plus d'intérêt au film documentaire, en sélectionnant davantage de films, qui représentent et expriment la richesse du cinéma arabe dans le documentaire". Par la voix de son président, le jury a demandé également "le rajout du nombre de prix et de sa valeur, pour les prochaines éditions", tout en prenant en considération "les conditions de projection". Le jury de Ridha Behi a donné, en plus du grand prix, deux mentions, notamment à Bobby de Mehdi Barsaoui (Tunisie), et Iminig de Menad Embarek (Algérie). Quant au Grand prix du court métrage, il est revenu à l'Algérien Karim Moussaoui, pour son film «les Jours d'avant», et ce, "pour le traitement cinématographique d'une période sensible de l'Algérie, et pour sa technique cinématographique". Les jours d'avant fait le portrait de deux adolescents, durant la décennie noire, précisément en 1994, qui racontent leur quotidien et leurs histoires au lycée, avec leurs familles et amis, et dont les récits croisent l'histoire d'un pays qui change et qui va vers l'inconnu. Un choix attendu... mais redouté Le jury longs métrages, présidé par Ahmed Rachedi, a créé la surprise, avec un palmarès inattendu, quand bien même redouté. Le Wihr d'Or, grand prix du 7e Fofa, est revenu, ex æquo, au Syrien Basil Alkhatib pour son long métrage Mariam, aux relents de feuilletons télévisés avec une émotion fabriquée et d'interminables discours politiques, ainsi qu'à l'égyptienne Nadine Khan pour son film Harag w Marag, qui pose un regard ironique et sans concession sur la réalité sociale de l'égypte. Nadine Khan propose une galerie de personnages colorés pour raconter un quartier populaire, dont les habitants souffrent d'inertie et de privations, et où un match de foot à la suite d'un pari devient un événement. Le jury a déclaré, par la voix de l'un de ses membres, Nadher El-Qana, qu'il n'y a pas eu unanimité mais plutôt "une entente relative" dans le choix. Il a aussi estimé, comme pour se justifier, que "la créativité a été notre premier souci, loin de tout autre considération". En outre, le prix de la meilleure réalisation n'a pas été attribué, sans que le jury n'en explique les raisons, et le prix du meilleur scénario est revenu au Saoudien Sameer Arif, pour Sada, un film qui s'intéresse à un sujet sensible certes, les personnes en situation de handicap, mais son traitement a été trop lisse, avec un art incroyable du prévisible et de l'attendu. Le Tunisien Fethi Haddeoui a reçu le prix de la meilleure interprétation masculine, pour son rôle dans Jeudi après-midi de Mohamed Damak, un film qui s'intéresse aux dernières années du "règne" de Ben Ali, à travers l'histoire d'un riche homme d'affaires corrompu, sinistre et autoritaire, qui, à la suite d'un accident de la circulation qui le contraint à rester à la maison, fait le point sur sa vie et subit les conséquences de l'éducation qu'il a donnée à ses quatre enfants. La meilleure interprétation féminine est revenue, ex æquo, à la Jordanienne Tahani Salim pour son rôle dans Lama dehket Monaliza, et à la Libanaise Yara Abou Haidar pour son rôle dans Asfouri. S'il a attribué son prix spécial au Marocain Mohcine Besri pour son long métrage Les Mécréants, le jury a inventé le prix de la meilleure ascension (pour un jeune réalisateur), et a porté son choix sur l'émirati Nawaf Al-Janahi pour son film Dhil El-Bahr. Et pour ne fâcher personne, sauf peut-être les amoureux du cinéma, Ahmed Rachedi et ses collègues ont attribué trois mentions. Somme toute, le palmarès longs métrages est à méditer, d'autant qu'il semble que le jury ait oublié qu'on ne peut pas satisfaire tout le monde. S. K. Palmarès du 7e Fofa Documentaire A World Not Ours de Mahdi Fleifel (Liban/émirats) Courts métrages Mentions : Bobby de Mehdi Barsaoui (Tunisie). Iminig d'Embarek Menad (Algérie). Grand prix : Les jours d'avant de Karim Moussaoui. Longs métrages Grand prix du Fofa, Wihr d'Or : ex æquo : Mariam de Basil Alkhatib (Syrie), Harag w Marag de Nadine Khan (égypte) Meilleur scénario : Sada de Sameer Arif (Arabie Saoudite). Meilleure interprétation masculine : Fethi Haddeoui dans Jeudi après-midi de Mohamed Damak (Tunisie). Meilleure interprétation féminine : ex æquo : Yara Abou Haidar dans Asfouri (Liban), et Tahani Salim dans Lama dehket Monaliza (Jordanie). Meilleure ascension : Nawaf Al-Janahi pour Dhil El-Bahr (émirats) Prix spécial du jury : Les Mécréants de Mohcine Besri (Maroc). Mentions spéciales La comédienne Sabrina Dahmani pour son rôle dans C'est dans la boîte de Djamil Beloucif (Algérie). Le film Scénario de Tareq El-Zamel (Koweït) Le comédien Wissam Farès pour son rôle dans Asfouri de Fouad Alaywan (Liban). Prix de la presse Lama dehket Monaliza de Fadi G. Haddad (Jordanie). Nom Adresse email