C'est aujourd'hui que le coup d'envoi sera donné au Palais des congrès du dialogue national entre les différents protagonistes pour une éventuelle sortie de crise politique. La réunion pour le dialogue a été confirmée hier sur la page Facebook du principal médiateur, le puissant syndicat UGTT. Le dialogue national devrait voir, sauf imprévu, la participation de tous les partis représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Selon Sami Tahri, tout retard au démarrage du dialogue national (parrainé par l'UGTT, l'Utica, la LTDH et l'Onat) ne pourra être dû qu'à d'éventuels soucis techniques. Soucis techniques proprement dit ou surprise de mauvais goût ? À voir donc ! Le parti Ennahdha a lui aussi confirmé l'information après la rencontre qu'a eue son leader, Rached Ghannouchi, avec le patron de l'UGTT, Houcine Abassi. "Le dialogue national commencera samedi avec la participation de tous les partis représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC)." Le parti au pouvoir et l'opposition ont indiqué avoir accepté la feuille de route préparée par les médiateurs — l'UGTT, le patronat Utica, la Ligue tunisienne des droits de l'homme et l'Ordre des avocats — pour sortir de la crise politique provoquée par l'assassinat, le 25 juillet, du député Mohamed Brahmi. À ne rien comprendre du contraire avancé par certains membres de partis lors des débats télévisés selon lesquels Ennahdha n'a pas accepté la feuille de route. Autrement dit, celle-ci prévoit que dès la première réunion du "dialogue national", le gouvernement dirigé par Ennahdha annoncera qu'il sera remplacé sous trois semaines par un cabinet d'indépendants dont les membres seront choisis par consensus lors des négociations. Chose qui reste encore à confirmer, notamment, devant tous les médias pour être certain qui dit vrai et qui dit faux. Hier, la presse écrite tunisienne se montrait dubitative à la veille du lancement d'un "dialogue national" entre la coalition au pouvoir dirigée par les islamistes d'Ennahda et l'opposition pour sortir de la crise politique provoquée par le deuxième assassinat d'un opposant le 25 juillet. "Les Tunisiens sont aujourd'hui suspendus aux lèvres des acteurs politiques, protagonistes du dialogue national... ce dialogue aboutira-t-il à une solution salvatrice?" s'interroge le journal francophone Le Quotidien. "On a bien l'impression d'assister à un feuilleton mexicain mais sans l'eau de rose", se moque le journal après deux mois de péripéties politiques et de bras de fer entre pouvoir et opposition sur une éventuelle démission du gouvernement. Alors que pour le quotidien arabophone Le Maghreb le "dialogue national" "représente le dernier espoir pour sortir de cette impasse". Le journal appelle les politiques "à travailler en laissant de côté leurs intérêts partisans étroits pour hisser haut le drapeau de la nation". Plus moqueur, le quotidien arabophone Echourouk titrait en une : "Enfin, ils se sont mis d'accord pour être d'accord" sur la tenue de négociations. Enfin, la feuille de route prévoit que dès la première réunion du "dialogue national", le gouvernement dirigé par Ennahdha annoncera qu'il sera remplacé sous trois semaines par un cabinet d'indépendants dont les membres seront choisis par consensus lors des pourparlers. Parallèlement, les acteurs politiques devront se mettre d'accord pour que l'ANC approuve dans un délai d'un mois une loi et une commission électorale, fixe le calendrier des scrutins à venir et adopte la Constitution dont l'élaboration est en panne. L'ensemble de ces questions font l'objet de profondes dissensions entre partisans et détracteurs des islamistes, empêchant la mise en place d'institutions stables plus de deux ans et demi après la révolution de 2011 et près de deux ans après l'élection de l'ANC. I. O. Nom Adresse email