Berbère Télévision émettra bientôt sous le ciel canadien. Le diffuseur de droit privé a vu sa demande introduite en mars dernier acceptée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). L'organe public de régulation des médias lourds, à la faveur de sa délibération, a ajouté Berbère Télévision à la "liste de services de programmation non canadiens approuvés pour distribution". La demande de l'ex-BRTV a été parrainée par TV5 Canada qui sollicitait du CRTC l'autorisation de diffusion pour le média amazigh. Demande qui a reçu beaucoup d'appui de la communauté amazighe établie au Canada. C'est que l'avis favorable du CRTC dépendait en partie de l'audience du média au sein de la communauté. Une pétition en ligne sur le site du CRTC a recueilli des centaines de signatures dépassant de loin le seuil exigé de 1 500 paraphes avec adresse postale et téléphone. Des animateurs du mouvement associatif et des employés de Bell, un câblodiffuseur canadien, se sont mobilisés pour ramasser les signatures, comme une cueillette des olives, avant la date butoir du 7 juin. Dans sa délibération, le CRTC rappelle que le demandeur décrit Berbère Télévision comme "un service d'intérêt général en langue française (23%) et berbère (77%) diffusant, 24h sur 24, une grande variété d'émissions d'information et de divertissement qui s'adressent à toute la famille". L'auditoire cible se recrute essentiellement du milieu des immigrants ou des Canadiens d'origine nord-africaine, a-t-on expliqué au CRTC. L'approche de l'autorité de régulation des télécommunications canadiennes se repose sur un principe bien simple : ne pas ajouter de nouveaux services étrangers pouvant être en concurrence, partiellement ou totalement, avec des services canadiens de télévision payante ou spécialisée. La décision rendue publique jeudi a été accueillie avec joie par les membres de la communauté berbérophone, notamment kabyle, qui pourront désormais se ressourcer à partir du lointain Canada, grâce à cette fenêtre ouverte sur la culture amazighe qu'est Berbère Télévision. Cette dernière ne sera pas seule sur le terrain, puisque la Chaîne 4 de l'ENTV est captée par Internet. Autrement dit, maintenant que l'autorisation du CRTC est acquise, il reste la bataille de la qualité des programmes à offrir aux usagers. Ce qu'a promis le patron de Berbère Télévision. De passage à Montréal lors du gala d'Idir, lors du festival des Nuits d'Afrique, Mohamed Saâdi avait fait état d'une feuille de route à suivre pour rehausser l'image de marque du média. À rappeler que M. Saâdi avait défendu le dossier de Berbère Télévision devant le CRTC qui a mis huit mois pour délibérer. Y. A Nom Adresse email