Selon lui, le problème se pose actuellement en termes de décalage entre les profils de formation existants et les besoins de la société qui ont connu une évolution. La problématique des ressources humaines et des compétences reste une des préoccupations du nouveau ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi. Ce dernier l'a fait savoir, hier, à l'hôtel El-Aurassi (Alger), lors d'un point de presse animé en marge du séminaire national sur la gestion des ressources humaines et des compétences (GRHC). "Nous observons une inadéquation entre les offres et les besoins réels du monde économique, car il n'y a pas de compétences ou il y a insuffisance en la matière", a-t-il déclaré. M. Benmeradi a rappelé que ce problème était connu et pris en charge par son prédécesseur. D'ailleurs, précisera-t-il, "il y a une stratégie qui a déjà été mise en place et j'ai trouvé des dossiers assez intéressants", en citant la nomenclature nationale des métiers destinée à "parler tous le même langage" et qui, une fois enrichie, sera mise à la disposition des opérateurs économiques. Le ministre a tenu à préciser les deux principaux problèmes auxquels l'Algérie est confrontée aujourd'hui, à savoir : l'emploi et la qualification. "Nous sommes en train de réfléchir à un système de tutorat, dans le cadre du pré-emploi, pour donner plus de consistance aux dispositifs mis en place", a indiqué Mohamed Benmeradi, après avoir avoué qu'il faisait partie de ceux qui font "confiance aux produits de l'université algérienne" et qui pensent que les salariés ayant atteint 60 ans "doivent partir en retraite, sans que cela se fasse au détriment de la qualité". Il a, par ailleurs reconnu l'existence de "décalage" au niveau du dispositif de la microentreprise, les insuffisances flagrantes dans certains métiers, à l'exemple de la plomberie et de la maçonnerie, de même que "l'inadaptation" des profils de travail aux exigences actuelles du monde du travail et l'importance du chômage dans les rangs des jeunes, qu'il a évalué à 17%. Le ministre du Travail a même concédé que notre pays fait face au problème de "marginalisation des compétences" qui se sont établies à l'étranger, avant d'expliciter : "C'est un problème qui est posé à tous les pays. Quels que soient les efforts fournis, il y aura toujours des déperditions. C'est un phénomène international et c'est un combat de grande haleine." M. Benmeradi a, en outre, touché du doigt la question de l'environnement général de l'économie nationale et des affaires qui, dira-t-il, "n'est pas attractif" et qui, par conséquent, exige d'être "amélioré". Enfin, le ministre a répondu à la question relative à la retraite complémentaire, affirmant que celle-ci est une des options contenues dans le dossier sur les mutuelles. Un dossier qui sera transmis "bientôt" à l'APN. Soulignons que le séminaire national organisé depuis hier par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale porte sur la GRHC conduite par des experts algériens et canadiens. Une rencontre qui s'achèvera aujourd'hui. Dans son allocution d'ouverture, Mohamed Benmeradi a signalé que cette réunion offrait "un cadre de réflexion" sur la ressource humaine en tant que "vecteur essentiel du succès d'une bonne gouvernance". La compétence, poursuivra le ministre, "devient impérativement nécessaire pour la consolidation des réformes (...), mais aussi pour la sphère économique, qui doit disposer d'un encadrement efficace et être apte à développer un management des entreprises autour d'une stratégie de la ressource humaine basée sur la performance". En plus clair, l'Algérie doit être prête à "affronter les échéances d'intégration dans la dimension internationale et la concurrence qui se développe en particulier sur le marché de l'emploi qualifié". H. A Nom Adresse email