Il est fort probable que le dialogue national, qui doit reprendre demain, ne fasse pas long feu. Il risque fort d'être compromis encore une fois et qu'aucun consensus ne sera trouvé. Dans une déclaration en exclusivité à Liberté, le vice-président du parti l'Union patriotique libre, Mohsen Hassen se veut pessimiste au vu de ce qui se trame. Ce dernier nous révèlera que si aucune issue n'est trouvée lors de cette troisième manche, le président de la République aura la charge de désigner lui-même un Chef du gouvernement. Le Front populaire qui veut déjà anticiper les évènements, a mobilisé, hier, ses troupes sur l'avenue Habib-Bourguiba pour appeler à la démission du gouvernement. Une contre-manif était simultanément organisée par les milices d'Ennahdha mais pour soutenir la Troïka au pouvoir, notamment Ennahda. Ce parti n'a pas appelé ses partisans à un rassemblement mais ce sont plutôt les Ligues de la protection de la révolution (LPR), ses milices violentes, qui s'en sont chargé. Ajmi Lourimi, membre du Conseil de la Choura chargé du parti islamiste Ennahdha a déclaré hier que les partis de l'opposition, qui appellent à manifester pour demander la démission du gouvernement, veulent faire du chantage politique. Il n'en voit d'ailleurs pas l'utilité, estimant que le dialogue national n'a pas encore échoué. Ce dialogue, rappelons-le, est suspendu depuis le 4 novembre, en raison des manoeuvres des différentes parties, et il n'y a pas encore de signe d'une imminente reprise, malgré les déclarations soporifiques des dirigeants du Quartette d'organisations nationales qui le parrainent, à savoir, l'UGTT, Utica, Ordre des avocats et LTDH. Dans la même journée d'hier, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne des travailleurs (UGTT), a déclaré que le peuple tunisien n'en peut plus de supporter la détérioration des situations économique, sociale et sécuritaire. Lors d'une conférence syndicale organisée à Hammamet, Houcine Abassi a souligné que le Quartette a pu dépasser la plupart des différends entre les partis pour pouvoir relancer le dialogue national au début de la semaine prochaine. Abassi a promis que cette fois les réunions ne seront plus suspendues puisque les négociations préliminaires ont permis de mettre toutes les parties d'accord sur la nécessité d'aller vers le consensus. En revanche, Abassi, qui a tenu à démontrer son optimisme, a indiqué qu'en cas de nouvelle suspension du dialogue national, le Quartette organisera une conférence de presse pour dénoncer ceux qui l'ont fait échouer. Pour sa part, la présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Wided Bouchemaoui, a déclaré que la classe politique n'a qu'une seule option, celle du consensus. Au terme d'une conférence syndicale organisée sous le slogan de "La femme et la jeunesse travailleuses, un support de la transition démocratique", Wided Bouchemaoui, a annoncé que le Quartette en tant qu'instigateur du dialogue national a conscience que la seule issue de la crise actuelle est le consensus. Mme Bouchemaoui espère que la reprise du dialogue national se fera sur des bases solides qui permettront de s'accorder sur la personnalité du Premier ministre, de valider la Constitution et de déterminer la date des prochaines élections. Elle a ajouté que le peuple tunisien ne plus supporter les querelles des politiciens qui n'ont plus le droit de suspendre le dialogue national cette fois. De son côté, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a réitéré le refus de son parti quant à la démission du gouvernement avant la formation de l'ISIE et de terminer la rédaction de la Constitution. Ghannouchi a déclaré en marge du 5e congrès du mouvement Ennahda algérien que le gouvernement ne présentera sa démission que si les conditions du dialogue national sont respectées. I. O. Nom Adresse email