La sixième édition du Festival de la chanson chaouie de Khenchela a pris fin il y a quelques jours. Une semaine durant, Sabiha Tahart était au four et au moulin lors de cette édition, organisée par l'institution dont elle est directrice, à savoir la direction de la culture, sous le patronage de la ministre de la Culture. Une tâche qui n'est pas de tout repos, bien au contraire, d'autant que ce rendez-vous est pluridisciplinaire, puisqu'il comprend aussi bien le chant et les soirées artistiques qu'un colloque, des ateliers de formation et une compétition. Sabiha Tahart, elle, qui a été à la tête de la manifestation, pour la première fois, nous dresse un pré-bilan de cette édition : "Notre souci était d'impliquer les acteurs qui activent dans le domaine de l'art et de la culture, ce qui s'est avéré bénéfique pour la réussite de ce rendez-vous." De plus, le festival a connu une large participation, puisque les invités n'étaient pas uniquement de la région ou des régions limitrophes. Les organisateurs de la sixième édition ont, en fait, brassé large. "Outre la compétition qui a concerné la chanson chaouie, nous avons organisé un colloque consacré exclusivement à la chanson chaouie, sa promotion, sa protection, son enregistrement, etc.", a-t-elle rappelé. Des professeurs, anthropologues, enseignants, chercheurs et spécialistes du patrimoine ont pris part à ce colloque qui avait pour thème "Chanson et identité". Les conférenciers ont, en effet, fait le déplacement des quatre coins du pays (Tlemcen, Mostaganem, Batna, Ghardaïa, etc.) pour apporter leur contribution et, surtout, discuter des différents aspects de protection et de préservation du patrimoine immatériel. "Toutes les conférences et interventions seront publiées après les recommandations qu'une commission s'est chargée d'élaborer. Je considère qu'en agissant ainsi, nous sommes sur la bonne voie, car nous laissons des traces écrites", a soutenu notre interlocutrice. En outre, toujours concernant le volet conférence, il a été constaté que le public les boudaient quelque peu, même s'il a montré un enthousiasme énorme pour les soirées artistiques. Pour Mme Tahart, ce "phénomène" n'est pas spécifique au Festival de Khenchela. Plusieurs cycles scientifiques de festivals sont dans le même cas. Il est vrai que le large public n'est pas forcément intéressé par les rencontres scientifiques, mais les étudiants et les chercheurs auraient pu y participer, pour savoir où l'on en est aujourd'hui dans le domaine de la recherche, souvent notre maillon faible. Ce qui a été très important également est l'aspect festif, et les organisateurs ont également insisté sur ce point, même s'ils sont pleinement conscients, comme nous le déclare Mme Tahart, que cet aspect "apporte peu ou rien à la chanson chaouie". Sur ce volet (festif), les membres du jury ont reproché aux troupes l'absence de recherche. Notre interlocutrice, pour sa part, pense que "nous avons invité ces conférenciers, enseignants, spécialistes pour nous donner leurs avis, suggestions, etc. Cela s'est fait. Nous allons prendre en considération ce qui a été mentionné par la commission qui a rédigé les recommandations, sachant que nous avons, nous aussi en tant qu'institution locale, notre idée. Ces troupes manquent de moyens, d'encadrement, d'apport académique. Nous allons travailler dans ce sens". Quant aux difficultés, Sabiha Tahart a souligné que comme dans toute organisation, des imprévus existent, mais que le véritable souci est dans l'infrastructure d'accueil (hôtels, auberges). R H Nom Adresse email