Si le festival de la musique et chanson chaouies (du 1er au 6 novembre) ne fait pas exception comme d'autres carrefours de la musique organisés çà et là, quant à la présence d'un public fort nombreux lors des soirées et, à l'opposé, une réticence, voire absence dans les salles de conférences consacrées aux débats, il n'en demeure pas moins que l'expérience valait la peine, car les résultats escomptés sont plus qu'encourageants. On peut facilement reprocher aux organisateurs et initiateurs de ce rendez-vous un tas de lacunes dont celles qui reviennent le plus, l'absence de certains grands noms de la chanson chaouie, peut-être aussi des moments de flottement dans la programmation, cependant et c'est peut-être le point gagné haut la main lors de cette rencontre, la présence d'un grand nombre de chercheurs, professeurs, enseignants et autres spécialistes du patrimoine matériel et immatériel qui ont pu et su, lors des différentes interventions et débats qui ont eu lieu à la maison de la culture, mettre en évidence les entraves et embûches que rencontre le patrimoine immatériel de la chanson chaouie présentement, mais aussi et surtout proposer des solutions et une prise en charge aussi impérative qu'urgente. Ainsi chaque jour à partir de 18h30, le public fort nombreux avait rendez-vous avec la chanson auressienne où les noms les plus connus et les plus chevronnés de la chanson se sont succédé, à la grande joie du public qui a bravé des nuits glaciales de ce début novembre pour assister en live et apprécier le chant chaouie, mais aussi targuie, sahraouie et bien d'autres airs. à quelques encablures du lieu de la fête, et loin des instruments de musique, des chants et des reprises, dans un climat plus serein des anthropologues, à l'exemple du Dr Mansour Margouma de l'université de Mostaganem, Mansouri Mokhtar, auteur et chercheur, et Salim Souhali ont exposé leur travaux et recherche pour la première fois devant un public certes peu nombreux, mais pour une première cela constitue un véritable tournant dans la formule de l'organisation de ce genre de rencontre, où l'on a l'habitude de se contenter de spectacles. Cette 6e édition du festival local de la musique et chanson chaouies, organisée sous la thématique chanson et identité, peut faire des émules et changer la donne. Une autre nouveauté apportée à ce rendez-vous et qui risque de passer inaperçue, car peu ou pas du tout évoquée, la compétition et concours suivis par un jury composé d'auteurs, musiciens et enseignants de musique, qui vont décerner des prix et trophées aux troupes et chanteurs dont les prestations respectent et mettent au mieux le chant et texte, sachant que le leitmotiv de cette rencontre n'est autre que chanson et identité. Par ailleurs, des recommandations que les conférenciers et autres spécialistes ont publiées à la fin de cette manifestation tiennent en compte le fond et la forme, mais aussi et surtout de l'urgence de la sauvegarde de ce patrimoine immatériel dont jouit la région des Aurès et qui est unique de par sa richesse et sa diversité. Aussi suite à un diagnostic et un état des lieux, il en ressort que le citoyen aime son patrimoine, mais il va falloir y ajouter la conscience et la volonté de la protection dans l'institutionnel, pas dans l'officiel, nous disent les spécialistes. Enregistrer, répertorier, protéger, maintenir en vie et établir un contact solide, celui du travail et de la collaboration entre chercheurs, journalistes, institutions et impliquer le citoyens, sinon toute manifestation restera sans écho, affirment les conférenciers. R H Nom Adresse email