À intervalles réguliers, la question du foncier agricole refait surface dans le débat économique national. Les terrains à usage industriel sont extrêmement rares et disponibles seulement à des prix prohibitifs pour les investisseurs. Faute de statistiques fiables sur la connaissance du marché foncier, l'offre (domaine privé de l'Etat, privé et biens habous) et la demande des terrains restent entourés de flou : "Il est difficile de faire une évaluation objective", précise un économiste. Face à ce challenge et depuis plus de trois ans, la wilaya d'Oran a amélioré considérablement ses réserves foncières industrielles en procédant à l'extension des PDAU des 26 communes, en fonction d'une feuille de route ambitieuse où une cagnotte de 14 milliards de dollars a été débloquée pour sa modernisation. Du coup, 13 nouvelles zones industrielles de nouvelle génération, parmi les 39 programmées par le Calpiref à travers 32 wilayas du territoire national à l'horizon 2016, sont programmées à Oran. Outre ses six Z.I., Oran a procédé à l'extension de trois zones d'activités existantes d'une superficie de plus de 339 hectares ainsi que trois nouveaux pôles industriels qui viennent de voir le jour. Le premier est destiné à l'industrie métallurgique à Béthioua, le second pour l'usine de montage des véhicules utilitaires à Oued Tlélat et le troisième qui est à El Kerma pour l'agroalimentaire, englobant ainsi plus de 1 200 hectares, extensibles pour les trois sites. La concession et le cahier des charges sont là pour éviter les transactions spéculatives et le transfert de la nature du terrain, selon nos interlocuteurs. D'ailleurs, 30 assiettes ont été récupérées par la wilaya suite au refus des bénéficiaires de lancer leurs projets dans les délais impartis. Cependant, des investisseurs font entendre un autre son de cloche : "Tant que le dossier du foncier industriel n'est pas réglé définitivement en accordant un assouplissement dans l'octroi et l'exploitation du foncier en fonction de la situation économique et stratégique de l'entreprise et la mise à niveau des zones, l'investisseur restera méfiant et indécis. Il suffit de voir l'état des lieux de la zone industrielle de Hassi Ameur et de la zone d'activités de Oued Tlélat pour s'en rendre compte", lance un jeune investisseur désabusé. En effet, après 1990, les prix du foncier ont flambé : "L'absence de politique nationale du foncier a conduit à une situation de gaspillage de cette ressource rare non renouvelable à travers les dispositions régissant les ZI, les ZA et les investissements hors zone", conclut notre interlocuteur. N. B Nom Adresse email