Le calme est loin d'être définitivement revenu en Egypte, où les forces de sécurité ont été la cible hier d'attentats terroristes dans le nord du Sinaï et au Caire. Le spectre du terrorisme menace toujours l'égypte, qui a été secouée hier par un attentat à la voiture piégée contre l'armée à Al-Arich dans le Sinaï, et par le jet d'une bombe contre un barrage de police au Caire. C'est dans le nord Sinaï que le bilan a été sanglant avec dix soldats tués. Tôt hier matin, près d'Al-Arich, chef-lieu du nord du Sinaï, une voiture a explosé au passage d'un autobus qui transportait des soldats, faisant 10 morts et 35 blessés, a annoncé l'armée. Certains des blessés sont dans un état critique. "L'attaque a eu lieu près de la ville d'Al-Arish, capitale régionale du Nord-Sinaï, alors que les soldats circulaient en convoi", a précisé un responsable de la sécurité, ajoutant que le bilan pourrait s'alourdir, un nombre de blessés se trouvant dans des conditions critiques. Un peu plus tôt au Caire, quatre policiers – dont un officier – ont été blessés quand des inconnus ont jeté une bombe sur un des innombrables postes de contrôle routier dont la capitale égyptienne est truffée depuis mi-août, quand l'armée et la police y ont tué des centaines de manifestants pro-Morsi, début d'une implacable répression qui a fait plus d'un millier de morts dans les rangs des islamistes. En représailles à l'implacable répression menée par les autorités de transition installées par les militaires contre les partisans de Mohamed Morsi, certains mouvements armés clandestins jihadistes, parfois liés à Al-Qaïda, ont revendiqué de nombreux attentats, dont certains spectaculaires. Depuis, des dizaines de policiers et militaires ont été tués dans des attentats dans le Sinaï, péninsule proche d'Israël et de Gaza, en proie depuis longtemps à des insurrections de groupes armés jihadistes et de tribus de bédouins hostiles au pouvoir central. Le 19 août, une embuscade contre un convoi de policiers près de Rafah, le point de passage vers la bande de Gaza, avait fait 25 morts dans les rangs des policiers dans l'attaque la plus meurtrière depuis des années dans le Sinaï. Le 5 septembre au Caire, un kamikaze avait fait exploser prématurément sa voiture piégée au passage du convoi du ministre de l'Intérieur – accusé par les islamistes d'avoir orchestré le massacre du 14 août. Le ministre Mohamed Ibrahim est sorti indemne de cet attentat. La plupart des attaques récentes dans le Sinaï et au Caire ont été revendiquées par des groupes liés à Al-Qaïda, en représailles selon eux au "coup d'état" de l'armée et la répression sanglante qui s'est abattue sur les partisans de Mohamed Morsi. Même si les attentats sont généralement revendiqués par des groupes djihadistes, le principal étant Ansar Beit al-Maqdess, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, le gouvernement les attribue volontiers aux "terroristes" Frères musulmans. à signaler que ce mardi, pour la première fois depuis juillet, ce ne sont pas des manifestations islamistes, mais des mouvements laïques de la jeunesse, relativement minoritaires mais hostiles aux militaires comme aux Frères musulmans, qui ont manifesté au Caire contre le nouveau pouvoir. Ces rassemblements sur la place Tahrir ont été émaillés de heurts entre opposants et partisans de l'armée. Au moins une personne est morte et 16 ont été blessées sur cette place, épicentre de la révolte de 2011 contre Moubarak. La police a dû envoyer les blindés pour disperser les manifestants dans la nuit. Merzak T./Agences Nom Adresse email