Jusqu'au petit matin, les Oranais ont fait la fête. On chantait à tue-tête, on criait, on hurlait, on dansait. Les rues du centre-ville ont pris les allures d'une autre grande fête mémorielle : celle de l'Indépendance du 5-Juillet 1962. Pratiquement, tous les accès menant vers le centre-ville étaient bloqués. Des terrasses des maisons fusaient les youyous et les ovations à tout rompre. Des files interminables de véhicules arborant les couleurs nationales se dirigeaient lentement vers la place du 1er-Novembre 1954. Toute une symbolique. Ce lieu de ralliement des Oranais a été littéralement pris d'assaut par les milliers de citoyens qui laissaient exploser leur joie. Les visages crispés et anxieux d'avant-match sont à présent détendus. Des drapeaux géants sont accrochés aux immeubles. Les vuvuzelas accompagnaient les lentes processions des voitures. On se frayait difficilement un chemin. Les klaxons se déchaînaient, mêlés aux chansons débitées par les hauts-parleurs. Les populations des localités avoisinantes n'ont pas résisté à l'appel de la fête. Des hommes, des femmes et des enfants essayaient de trouver une place dans un véhicule. Les automobilistes prenaient avec eux des passagers au hasard. Tout le monde était dehors malgré la baisse du thermomètre et le froid glacial. Les gens s'embrassaient, se congratulaient. "La qualification de l'Algérie au Mondial-2014 a provoqué chez les Algériens un sentiment d'amour propre et de fierté", affirme un supporter qui rentrait de Blida. Les gens semblent avoir mis de côté les quotidiennetés de la vie. "Place à la joie et au bonheur et que vive l'Algérie !", entend-on. Fumigènes, pétards, klaxons de voitures, chants à la gloire des Verts et longs cortèges de véhicules bondés de jeunes brandissant les couleurs nationales, les supporteurs oranais ont fêté la victoire jusqu'aux premières lueurs de l'aube. "Nous avons passé une nuit blanche à sillonner les rues en chantant à la gloire Verts", déclarent-ils. Partout, c'est le même décor. De la corniche oranaise en passant par les communes de la wilaya, d'interminables cortèges de voitures, klaxons stridents et tubes dédiés aux Verts, se sont constitués pour converger vers les grandes places et les artères principales où l'on pouvait apercevoir des centaines de drapeaux déployés sur les balcons. Par ailleurs, la fête à Sidi Bel-Abbès a atteint son comble au coup de sifflet final du referee sénégalais. Aussitôt, les habitations de la ville se sont transformées en de véritables salles des fêtes marquées par une ambiance indescriptible. Malgré le froid glacial, des milliers de jeunes et des familles accompagnées de leurs enfants ont investi les rues et les boulevards de la ville. Ils chantaient "One two, three, viva l'Algérie". À Aïn Témouchent, l'on a constaté au sifflet final de l'arbitre, des scènes de liesse populaire dans les rues et ruelles de la ville, à Hammam Bou-Hadjar, Béni Saf, El-Malah, El-Amria et bien d'autres localités les plus éloignées de la wilaya. K. R.-I./A.B./M.L. Nom Adresse email