Des ministres et des chefs de grandes entreprises accompagneront Jean-Marc Ayrault dans cette visite pour évaluer les projets économiques en cours de réalisation. La première visite officielle du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, les 16 et 17 décembre, en Algérie, se fera sous le signe de l'échange économique. Jean-Marc Ayrault, qui sera accompagné de nombreux ministres et de représentants de grandes entreprises françaises, co-présidera avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, la première réunion, le 16 décembre à Alger, du Comité intergouvernemental de haut niveau. Le même jour devrait se tenir une rencontre d'affaires organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Mouvement des entreprises de France (Medef). Le Comité intergouvernemental de haut niveau examinera les projets de coopération qui ont été engagés, en termes de partenariat industriel. Pour rappel, un point a été fait, jeudi dernier à Paris, par le Comité mixte économique France-Algérie (Comefa). Cette instance de pilotage de la relation économique entre la France et l'Algérie, qui se réunira une fois par an, en alternance, entre Paris et Alger, vise à assurer un suivi des projets économiques et commerciaux en cours. Mais aucune information sur les projets identifiés n'a filtré. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, ont nommé en mai dernier Jean-Louis Levet, conseiller auprès du Commissaire général à l'investissement, haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne. Sa mission, d'une durée initiale d'un an, a consisté à identifier les possibilités de coopération technique, les partenariats en matière de recherche et développement et de filières industrielles, les coproductions envisageables entre entreprises, les circuits de commercialisation communs ainsi que les outils de financement des entreprises susceptibles d'être mobilisés. M. Jean-Louis Levet venait régulièrement en Algérie "pour écouter les entrepreneurs algériens, les comprendre, visiter leurs sites de production". L'objectif était de partir des attentes, des besoins d'entrepreneurs algériens pour pouvoir multiplier des partenariats entre les entreprises françaises et les entreprises algériennes, et plus largement, avec les laboratoires, les universités et le monde de la recherche. Dans un entretien qu'il nous a accordé, Jean-Louis Levet avait évoqué "des projets de partenariat qui sont en maturation", sans donner de précisons. Mais, pour lui, l'enjeu est de créer des cas d'exemplarité. La réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau intervient dans une conjoncture de recul important des parts de marché de la France sur le marché algérien. La France n'est plus le premier fournisseur de l'Algérie. Elle a été détrônée par la Chine. Entre janvier et septembre, Pékin s'est classé premier fournisseur de l'Algérie avec 4,95 milliards de dollars, soit 11,98% des importations globales du pays. La deuxième place est revenue à la France, avec 4,70 milliards (11,37%), qui avait été pendant des années le premier fournisseur de l'Algérie. Concernant l'investissement, le Qatar est devenu le premier investisseur en 2013 avec 1 698 millions d'euros, selon les chiffres de l'Andi. Toujours selon la même source, en 2012, la France a été le premier investisseur en Algérie avec plus de 321 millions d'euros. Entre 2005 et 2011, le nombre de PME françaises présentes en Algérie a chuté de près de 40%. Mais selon un document du service économique de l'ambassade de France, citant les données de la Banque de France, les flux d'investissements directs français en Algérie se sont établis à 211 millions d'euros en 2012, contre 241 millions d'euros en 2011 et 210 millions d'euros en 2010. Au cours de l'exercice 2012, six secteurs ont concentré 90% des flux d'IDE français à destination de l'Algérie. Il s'agit des services financiers (34%, à 72 millions d'euros), des industries extractives/hydrocarbures (17,5%, à 37 millions d'euros), de l'industrie pharmaceutique (13,7%, à 29 millions d'euros), des activités d'architecture et d'ingénierie (10,4%, à 22 millions d'euros), des industries alimentaires (8,5%, à 18 millions d'euros) et de l'industrie automobile (5,7%, à 12 millions d'euros). M. R. Nom Adresse email