Le dossier kabyle pourrait être abordé à travers une annonce sur la date de la tenue des partielles. Après une semaine de “séances marathons de travail” avec les membres du gouvernement, le chef de l'Etat présidera ce matin le Conseil des ministres à El-Mouradia. Une occasion pour le président de la République de réunir l'Exécutif au grand complet autour d'une même table dans un contexte marqué par une dégradation sur tous les plans, auquel il faut ajouter la confusion et le manque de lisibilité qui caractérisent la scène politique nationale. Au-delà de l'ordre du jour tracé pour ce conseil – et qui ne comporte pas quelque chose d'extraordinaire —, ce sont les déclarations et autres commentaires que ferait Bouteflika qui sont attendus par les observateurs. Le moindre propos du président durant ces réunions est à décoder. D'autant plus que ce conseil intervient après une première série de séances de travail tenues avec les ministres, notamment ceux qui ont la charge des postes sensibles. Le premier magistrat du pays a eu certainement une petite idée de “la thérapie de choc” que nécessite la léthargie imprimée au pays par certains cercles de l'administration rompus à la paresse et au blocage. Depuis une semaine, le chef de l'Etat tente de reprendre en main une situation alarmante sur toute la ligne. Il a décidé de trancher des questions en suspens, notamment celles qui engagent l'avenir de l'économie nationale. Le processus de privatisation sera accéléré et les chantiers à l'arrêt, à l'image de la nouvelle aérogare d'Alger et du métro, seront redynamisés. Reste à savoir si le président esquissera aujourd'hui les grandes lignes du programme d'urgence national sur lequel il planche ou il réservera tout à la conférence des cadres qui se tiendra en janvier prochain. Bouteflika a décidé de s'impliquer directement dans la conduite des réformes qu'il a engagées à son arrivée à la magistrature suprême en avril 1999. L'enjeu est de taille : la préparation du deuxième mandat. Le chef de l'Etat aura également à s'exprimer sur les dernières élections locales du 10 octobre 2002, puisque Zerhouni fera un compte-rendu sur le déroulement du scrutin. Le sort des 60 communes sans exécutif sera en principe connu aujourd'hui. Y aura-t-il le recours à la nomination des administrateurs ou organisera-t-il des partielles, comme le suggère le ministre de l'Intérieur dans ses sorties publiques ? Dans tous les cas de figure, Bouteflika est attendu sur cette question éminemment stratégique et politique. L'éventuelle déclaration du président sur les partielles ne serait qu'un message à décoder sur la kabylie. Les communications que présenteront les ministres de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle sur les rentrées scolaires de septembre donneront certainement l'occasion au chef de l'Etat de rebondir sur la réforme du système éducatif que le gouvernement ne cesse de reporter d'année en année. Que dira le président ? M. A. O.