Elections partielles en Kabylie, modification de la loi électorale et problématique de la gestion des communes par les nouveaux maires, le plan de charge lié à l'Intérieur est particulièrement lourd. La tenue des partielles en kabylie continue à poser un sérieux problème aux pouvoirs publics. Lors du dernier Conseil des ministres qui s'est tenu dimanche dernier, la question a été largement débattue. Alors que le ministre de l'Intérieur a défendu l'option de l'organisation du scrutin en mai prochain, le chef de l'Etat a plaidé pour sa tenue dans les plus brefs délais. Selon certaines indiscrétions, le président de la République a même suggéré de tenir les partielles en janvier ou février prochains. Bouteflika veut dépasser rapidement la situation de blocage dans ces APC. Pour ce faire, il a chargé Zerhouni d'entamer les consultations nécessaires afin d'arrêter d'abord la date de ces élections et ensuite préparer les conditions matérielles de leur tenue. Par cette action, le pouvoir veut explorer les possibilités de règlement de la crise dans cette région qui dure depuis une vingtaine de mois. Le gouvernement cherche, à travers l'organisation des partielles, à s'introduire et mettre à profit cette brèche pour inviter le mouvement citoyen à la table du dialogue. Le pouvoir ne doit cependant pas ignorer que la première mesure d'apaisement est la sanction du crime commis dans cette région par un corps des services de sécurité, ni qu'il ne peut se présenter avec les mêmes acteurs rejetés par les populations kabyles et prétendre vouloir apporter les solutions à la crise en Kabylie. Ce sont toutes ces questions qui doivent être préalablement réglées avant d'entamer le travail d'approche pour l'éventuelle recherche d'une issue à la crise sciemment entretenue par certains cercles du pouvoir. Zerhouni chez le président Sur un autre plan, le président de la République a abordé le volet inhérent à la surveillance des élections locales du 10 octobre dernier. Il a appelé les institutions concernées à s'inspirer des recommandations contenues dans le rapport de la commission Bouchaïr. Que dit ce document et sur quel aspect insiste le chef de l'Etat ? Le rapport en question suggère la révision “des dispositifs régissant le processus électoral”. En clair, il appelle au changement de la loi portant régime électoral, adoptée sous forme d'ordonnance en 1996 par le Parlement désigné. Est-il nécessaire de rappeler que ce texte fait partie des lois organiques qui doivent, selon la Constitution, être adoptées par les deux Chambres du Parlement ? Le ministre de l'Intérieur reçu lundi au palais d'El Mouradia, dans le cadre des séances de travail, initiées par le président de la République, a certainement abordé cette question importante. Le code communal et celui de la wilaya ainsi que la nouvelle réglementation qui régira le mouvement associatif sont entre autres des dossiers que devait exposer Zerhouni au cours de cette réunion à laquelle devait assister le ministre délégué aux Collectivités locales Ould Kablia. Il y a lieu de noter la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport préparé par la commission présidée par le conseiller de Bouteflika, Missoum Sbih, sur notamment la décentralisation et la réforme de l'administration sans pour autant oublier l'épineuse question de la réorganisation de la Fonction publique. De même, on signalera la préparation de la rencontre nationale des walis que présidera le premier magistrat du pays au courant du mois de décembre au cours de laquelle les premiers responsables des wilayas auront à s'exprimer sur les difficultés rencontrées sur le terrain pour la mise en œuvre du plan de soutien à la relance économique annoncé par Bouteflika le 26 avril 2001 au Palais des nations (Club-des-Pins). Une réunion nationale regroupant les 1 541 maires du pays est prévue pour l'année prochaine sous la présidence du chef de l'Etat. M. A. O.