Source principale de soucis sur le plan sécuritaire pour l'Algérie en raison de sa frontière poreuse, la Libye est au centre d'intérêt des responsables algériens afin de remédier à cette situation, comme l'indique la visite annoncée à la fin du mois en cours à Tripoli d'Abdelmalek Sellal. En marge de sa participation au sommet de Paris sur la sécurité en Afrique en tant que représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé hier qu'il se rendra fin décembre en Libye en vue d'une coordination en matière de sécurité. Dans une déclaration à la presse à l'issue de son entretien avec le président tunisien Moncef Marzouki, Abdelmalek Sellal a indiqué qu'il se rendra fin décembre en Libye pour examiner "avec les frères Libyens, les moyens de coordonner les efforts entre les deux pays en matière de sécurité". Le Premier ministre a réaffirmé également la nécessité de maîtriser la situation dans la région car, a-t-il dit, "sans la stabilité, il est impossible de réaliser un quelconque développement dans la région". Ces déclarations reflètent l'importance accordée par l'Algérie à la question sécuritaire dans ses relations avec la Libye, dont la longue frontière avec l'Algérie demeure une source de soucis permanents en raison de l'activité accrue des groupes terroristes, qui ont, par ailleurs, réussi à acquérir des armes sophistiquées suite à la chute du régime du colonel Kadhafi. D'ailleurs, l'armée algérienne opère un contrôle strict de cette frontière afin de réduire au minimum les infiltrations de ces groupes terroristes, notamment depuis l'attaque ayant visé le complexe de gaz de Tiguentourine dans la wilaya d'Illizi, qui avait défrayé la chronique en raison de son impact sur la scène internationale. En effet, la mort de nombreux ressortissants étrangers avait suscité une grande émotion. La situation d'insécurité prévalant en Libye, où il ne se passe pas un jour sans que des assassinats de civils et de militaires ne soient enregistrés outre les problèmes rencontrés pour maîtriser les milices armées et les groupes salafistes armés, est un motif supplémentaire qui pousse les autorités algériennes à vouloir coordonner leurs efforts avec leurs homologues libyens afin de les aider à rétablir la paix. Il faut croire que l'instabilité sur le plan politique en Libye n'arrange guère la situation pour une collaboration efficace entre Alger et Tripoli. Les changements opérés après le départ du pouvoir du chef du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, remplacé par le Congrès national élu, a stoppé net la collaboration entre les deux pays alors que des accords avaient été conclus afin que l'Algérie apporte son aide en matière de formation dans le cadre de la sécurité suite à la visite du ministre algérien de l'Intérieur de l'époque, Daho Ould Kablia accompagné du général Abdelghani Hamel, le directeur général de la Sûreté nationale. Devant la gravité de la situation, les autorités algériennes semblent déterminées à trouver une solution à ce problème sécuritaire, dont les conséquences peuvent s'avérer catastrophiques pour la stabilité du pays. Le constat est clair, tant que la Libye sera instable, la sécurité de l'Algérie sera menacée, d'où la volonté de notre pays d'apporter sa contribution pour aider Tripoli à sortir de la crise. M T Nom Adresse email