Participant à la rencontre internationale sur «la sécurité des frontières» se déroulant à Tripoli, en Libye, le ministre algérien de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a annoncé que «l'Algérie a fait avorter plusieurs tentatives d'infiltrations d'armes de guerre à partir de la Libye, et que plusieurs trafiquants et terroristes ont été abattus et des armes lourdes récupérées». Mieux, les deux capitales, Alger et Tripoli, ont décidé, en marge de cette réunion, de coopérer en mobilisant des patrouilles mixtes afin de lutter contre la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb, mais aussi le Mouvement Unicité et du Jihad en Afrique de l'Ouest, qui est derrière la récente attaque suicide perpétrée contre le siège de la Gendarmerie nationale à Tamanrasset. Poursuivant son constat, le ministre algérien a ajouté que «la situation, dans la région est très préoccupante» et que «d'ailleurs, l' Algérie a réussi à déjouer plusieurs tentatives d'infiltrations d'armes de guerre qui entrent depuis la Libye et qui sont acheminées vers l'Algérie et d'autres pays de la bande sahélo-saharienne». «Comme vous le savez, aujourd'hui, des mouvements armés activent dans la région, et compte tenu de la situation, c'est une menace de voir de telles armes atterrir entre les mains de ces groupes, tels que Aqmi», lance le ministre. «Pour cette raison, il faut empêcher que ces armes ne tombent entre leurs mains. L'Algérie a non seulement combattu les terroristes mais elle collabore, également, avec ses voisins, pour réduire le risque», a-t-il lancé. Le ministre qui se trouve à Tripoli pour participer à une réunion des pays du Maghreb et du Sahel portant sur la sécurité des frontières a annoncé qu'une nouvelle coopération sécuritaire est établie entre Alger et Tripoli. «Nous sommes présents à Tripoli pour discuter avec nos homologues libyens, mais aussi avec nos voisins, des questions sécuritaires, notamment en matière de lutte antiterroriste, et surtout, pour parler plus de la circulation des armes de guerre dans la région», a-t-il expliqué. Pour rappel, le ministre libyen de l'Intérieur, Fawzi Abdel Ali, avait, dans une conférence de presse organisée à Tripoli, annoncé que l'Algérie et la Libye ont décidé de renforcer leur coopération sécuritaire par, notamment, la mobilisation de patrouilles mobiles mixtes le long des 800 km de frontières communes aux deux pays. Le renforcement de la coopération a été décidé pour faire face à la recrudescence des activités d'Aqmi et du Mouvement unicité et jihad dans l'Afrique de l'Ouest (MUJAO), présenté comme étant «dissident» de l'organisation terroriste dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. «Nous avons vraiment besoin du soutien et de la coopération de l'Algérie» dans ce domaine, avait indiqué le ministre libyen de l'Intérieur. Un important arsenal de guerre, volé de casernes militaires libyennes au cours du conflit armé qui a ravagé ce pays, est tombé entre les mains de contrebandiers et d'Aqmi. Des responsables de l'organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International, qui a dépêché une mission sur place, évoquent même des missiles sol/air qui seraient tombés entre les mains de l'organisation terroriste, ce qui représenterait une réelle menace pour l'aviation civile dans la région, selon la même ONG. Dans un rapport établi par une mission dépêchée par l'ONU, et dont les conclusions ont été adressées par Ban Ki-Moon au président du Conseil de sécurité, les mêmes craintes sont exprimées, à savoir celles de la circulation d'un nombre d'armes de guerre «indéterminé» dans la région, et provenant de la Libye.