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Réunion de la CEN : les jeux sont-ils faits ?
L’UGTA se prononcera demain sur la présidentielle
Publié dans Liberté le 02 - 03 - 2004

L’Union générale des travailleurs algériens soutiendra-t-elle la candidature de Bouteflika ou optera-t-elle pour la neutralité ? Telle est la question qui se pose à la veille de la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN). Pourtant, avant même la date du 3 mars, des responsables de la Centrale syndicale ont déjà montré le chemin à suivre. C’est le cas, notamment, du patron de l’UGTA qui s’est empressé de prendre la main du président-candidat sous les flashs des photographes et du secrétaire national chargé des conflits sociaux, qui a, dernièrement, confié au journal El-Bilad que l’organisation syndicale cautionnera la candidature de Bouteflika.
Pour celui qui connaît l’UGTA et ses rouages, les jeux sont faits : la voix de la majorité prédominera. Et ce n’est certainement pas l’appel des trois ex-secrétaires généraux et de Bourouiba, membre fondateur de l’organisation, ni celui des cadres syndicaux craignant les risques d’éclatement, qui changeront quelque chose. À l’UGTA, le carriérisme bat son plein et il est difficile, dit-on, de couper le cordon ombilical et de se défaire des privilèges acquis. Dans les milieux syndicaux, on parle aussi d’un deal scellé entre le Chef du gouvernement et son “ami� Sidi Saïd : soutien au président de la République en contrepartie de “faveurs� à accorder à l’UGTA. Est-il tout de même possible d’envisager la neutralité de cette organisation par rapport à la prochaine échéance électorale ? La décision finale revient aux 181 membres de la CEN. Seulement, la même instance avec les mêmes personnes, exceptées six d’entre elles, a soutenu en 1999 le “candidat du consensus�. Il est possible que les six “opposants�, dont le secrétaire général de la fédération des travailleurs retraités et celui du syndicat de la douane, maintiennent leur position vis-à -vis de la candidature du chef de l’État. On peut, également, imaginer que d’autres membres, minoritaires au niveau de la CEN et militants du FFS et du PST, rejoindront les rangs des adversaires de Bouteflika. Mais, à moins d’un miracle, il est très difficile d’entrevoir un quelconque changement de fond, d’autant que la majorité des membres de l’instance supérieure de l’UGTA est affiliée au RND et au “FLN traditionnel�, qu’il soit FLN version Benflis ou FLN version “redresseurs�. La rencontre de la CEN qui se tiendra demain à l’hôtel Riadh, à Sidi Fredj, est qualifiée, d’ores et déjà , par des observateurs du monde du travail de non-événement. Sur le terrain, les salariés et les cadres syndicaux estiment que la direction nationale de l’UGTA a tout intérêt aujourd’hui à  s’abstenir de prendre position pour un candidat, quelle que soit sa couleur politique, pour sauvegarder ce qui lui reste de crédible, d’autant plus que dans les faits les travailleurs ont toujours voté selon leur choix et leur conscience. Sans se préoccuper des consignes internes.
H. A.


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