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L'inavouable... 10e partie
Publié dans Liberté le 10 - 12 - 2013

Résumé : Fathma pousse un grand ouf. Rachid a finalement demandé en mariage Latéfa. La fête est prévue pour le mois d'octobre. Entre-temps, Latéfa apprend à s'occuper d'un foyer. Quand ses oncles l'apprennent, ils le prennent très mal...
Pourquoi personne ne nous a mis au courant ? Pourquoi n'a-t-on pas été consultés ? On est aussi sa famille la plus proche.
Pourquoi ce jour-là sa mère n'a pas été invitée ? Même si elle a fondé un foyer ailleurs, elle a son mot à dire !
L'oncle Nacer était vraiment remonté contre Fathma.
Comme Mahmoud est absent, elle est contrainte de le défendre.
- On n'attendait pas cette demande en mariage.
Et quand ils sont venus, Mahmoud n'a pas pris le temps de réfléchir. Il n'a consulté qu'une seule personne.
- Et qui donc ?
- Ta nièce... Elle tient à ce mariage, répond Fathma. Mais sois rassuré, ta famille et ta sœur seront invitées à la fête.
- J'y compte bien.
Latéfa intervient pour rassurer son oncle :
- Tu ne peux pas leur en vouloir. Le jour de la demande en mariage, papa a donné son accord. Il n'y a pas eu de fiançailles, il n'y en a pas de prévu. Et puis, il n'y avait personne.
- Je voudrais savoir pourquoi tu ne vas plus chez ta mère ? Est-ce eux qui te l'interdisent ?
- Non... J'étais très prise. J'irai la voir avant la fête, promet-elle. Personne ne m'interdit quoi que ce soit.
Son oncle Nacer repart un peu plus tranquille.
Lorsque Mahmoud rentre en fin de journée, il est vite mis au courant et reconnaît qu'il aurait dû en toucher deux mots aux oncles de sa fille. Il promet de les inviter la veille du mariage.
- Je voudrais rendre visite à ma mère. Je voudrais la mettre au courant, dit Latéfa.
Son père ne refuse pas. Si Latéfa avait cessé de rendre visite à sa mère, c'était pour ne pas la gêner. Ses beaux-enfants voyaient très mal ses visites. Et elle n'aimait pas son beau-père.
Depuis toujours.
Quand elle se rend chez lui, elle ne quitte pas sa mère.
Elles passent leur temps à discuter.
Wahiba est heureuse pour sa fille. Latéfa lui a parlé de Rachid et de leur amour.
Ce n'est pas un mariage arrangé.
Et cela ne la gênait pas de se marier si vite.
- Rassure-toi, papa et Fathma ont toujours été merveilleux avec moi. Si j'avais écouté Fathma, j'aurais poursuivi mes études. Mais j'ai écouté mon cœur.
- Est-ce que ton père t'a préparé des cadeaux ? l'interroge sa mère.
- Oui, Fathma m'a brodé des parures de draps et m'a acheté de jolies robes, lui confie Latéfa.
Et plein d'autres cadeaux...
- Hélas, moi, je n'ai pas grand-chose à t'offrir, lui dit Wahiba, tout ce que le vieux gagne est pour ses enfants.
Je pourrais seulement te donner ma bénédiction et tous mes vœux de bonheur.
Je te souhaite d'être heureuse.
Est-ce que tu continueras à me rendre visite ?
- Bien sûr. Rachid va vous inviter.
Tu viendras à mon mariage, n'est-ce pas ?
- Je ne pourrai pas venir chez ton père, répond Wahiba. Cela me ferait des problèmes avec le vieux. Mais chez toi, je viendrai. Je te le jure.
Latéfa ne repart pas les bras chargés de cadeaux, mais le cœur plein d'amour. Cette nuit passée auprès de sa mère leur a permis de se rapprocher et la promesse des retrouvailles l'a
rassurée...
(À suivre) A. K.
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