RESUMé : L'oncle Nacer leur a reproché de ne pas les avoir consultés. Latéfa le rassure. Ce n'est pas un mariage forcé. Elle ira voir sa mère. Cette visite leur permettra de se rapprocher… Le mariage aura lieu une semaine avant la rentrée scolaire. Y assisteront ses oncles, ses tantes et ses cousines. Ils lui apporteront des cadeaux. Ils viendront aussi chez Rachid, prenant au passage Wahiba et son vieux mari. Ce dernier avait refusé de l'emmener chez son ex-mari. Wahiba n'avait pas insisté, elle ne voulait pas qu'il se serve du mariage de sa fille pour se quereller et lui gâcher sa joie. Mais rien n'aurait pu la gâcher pour Latéfa. Elle est très belle dans sa robe blanche et elle trouve Rachid si beau dans son costume noir. La fête est animée par une troupe de troubadours, venus spécialement de Tizi Ouzou. Elle et Rachid ont dansé deux fois. Par pudeur, il n'est pas resté avec elle, préférant laisser sa place pour sa mère et sa belle-mère Fathma. Elles allaient se séparer après la fête. Lui aura toute la vie pour être à ses côtés. Rachid a de la peine pour elle quand vient l'heure des séparations. Sa mère Wahiba est la première à partir. - Je te promets de revenir. Je vous souhaite d'être heureux. Rachid, prends bien soin d'elle, le prie Wahiba. - C'est promis ! Je ferai d'elle la femme la plus heureuse au monde. Wahiba part, rassurée mais triste. Même Fathma pleure. Elle a toujours considéré Latéfa comme son propre enfant, et le fait de l'avoir conduite, aujourd'hui, à sa nouvelle demeure la bouleverse. Elle allait se sentir bien seule, et tout comme sa mère, elle ne souhaite que son bonheur. Avant de lui dire au revoir, elle lui rappelle combien elle l'aime et combien elle est fière d'elle. - On reviendra demain. Je prie Dieu pour que tout se passe bien cette nuit. Tout comme le reste de la famille, elle ne parviendra pas à fermer l'œil de la nuit. Elle serait bien restée mais dans la région, la coutume veut que la famille de la mariée parte et ne revienne que le lendemain. Si la nuit de noces s'est bien passée, la belle-famille les accueillera avec joie. Une seconde fête est donnée ensuite. Fathma sait que Latéfa est vierge et qu'elle ne peut pas les déshonorer. Même si elle ne connaît personne de la région, des femmes ont eu l'audace de s'approcher d'elle pour lui parler de la coutume. Plusieurs mariées ont été répudiées le lendemain même. La virginité, c'est sacré pour eux. Fathma ne voudrait pas connaître l'humiliation qu'ont connue ces familles. Même Mahmoud ne dort pas. Ils passent la nuit à parler. À l'aube, ils sont déjà levés et prêts à partir aux nouvelles. Fathma trouve le temps long. Il faut attendre que Mahmoud trouve un taxi à louer. Il est plus de neuf heures quand ils se rendent enfin, chez leur belle-famille. Bien avant de descendre du taxi, Fathma écoute. S'il y a de l'ambiance, c'est que la fête continue. Si c'est le silence qui les accueille, c'est que la nuit de noces s'est mal passée. Elle a l'impression que son cœur s'arrête. C'est le silence. Oppressant et étouffant. Fathma perd connaissance… (À suivre) A. K. [email protected]