Même si l'Algérie dispose de moyens financiers supérieurs à ceux de son pays, l'ambassadeur de Belgique à Alger, M. Frédéric Meurice, estime qu'"il y a encore des secteurs où on peut aider, notamment en matière de formation, de transfert de technologie et de connaissance". L'Algérie affrontera la Belgique le 17 juin 2014 pour son premier match du premier tour de Coupe du monde. Mais en attendant cette date, un autre événement important réunira les deux pays aujourd'hui : la tenue de la commission mixte, à l'issue de laquelle doit être approuvé le programme 2014-2017 de coopération. L'ambassadeur de Belgique, M. Frédéric Meurice, explique que l'Algérie est un pays partenaire de la coopération belge depuis 1972. "La Belgique a, depuis les années 70, contribué au développement de l'Algérie avec des programmes de partenariat financés par la coopération belge au développement, donc par le contribuable belge, ayant permis à l'Algérie de se doter de capacités dans les domaines hospitalier, agricole, médical...", rappelle l'ambassadeur. La Belgique conduit ce type de partenariat avec 18 pays à travers le monde. M. Frédéric Meurice a révélé que la question de maintenir ou pas ce programme avec l'Algérie a été posée, étant donné que notre pays fait partie des pays à revenus moyens. "Elle dispose de moyens financiers plus importants que la Belgique", a fait remarquer l'ambassadeur. Cependant, "dans le cadre d'une réflexion générale sur le partenariat avec des pays à revenus moyens, il a été décidé qu'il y a encore des secteurs où on peut aider, notamment en matière de formation, de transfert de technologie et de connaissance", a estimé l'ambassadeur. L'aide de la Belgique à l'Algérie depuis 1987 (programme 2014-2017 inclus) est estimée à 125 millions d'euros. Le programme 2003-2007, évalué à 37 millions d'euros, a concerné la solidarité et la lutte contre la pauvreté, le renforcement des institutions, l'environnement, la santé et l'eau. Dans celui de 2014-2017, doté de 20 millions d'euros, le focus a été mis sur la gestion des déchets. "Avec l'Algérie, nous avons identifié l'environnement, plus particulièrement la gestion des déchets, comme étant le secteur prioritaire de la coopération entre les deux pays, dans les prochaines années, à travers notamment des actions de formation", révèle M. Frédéric Meurice. Au-delà de l'environnement, des actions sont prévues dans les secteurs des transports, hospitalier et de l'eau. En matière d'échanges commerciaux, la Belgique exporte vers l'Algérie chaque année environ un milliard d'euros et importe pour un peu moins de 2 milliards d'euros. En 2012, les exportations de la Belgique vers l'Algérie ont atteint 1,07 milliard d'euros en véhicules terrestres, appareils et engins mécaniques, produits pharmaceutiques et produits laitiers. Les exportations algériennes vers la Belgique sont évaluées à la même période à 1,94 milliard d'euros en combustibles minéraux à 99,3%. L'Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Belgique sur le continent africain (après l'Afrique du Sud). Si sur le plan commercial, les relations entre l'Algérie et la Belgique semblent se maintenir à des niveaux appréciables, de l'avis de l'ambassadeur, l'investissement belge en Algérie n'est pas significatif. C'est aujourd'hui le grand défi, a-t-il estimé : passer des relations économiques essentiellement commerciales à la mise en place de partenariat industriel. M. Frédéric Meurice cite, dans ce cadre, les bus Van Hool. Les bus de couleur bleu et blanc de l'Entreprise de transport urbain et suburbain de l'Algérois (Etusa) sont en majorité de marque Van Hool (Belgique). "Une entreprise comme Van Hool se rend compte que si elle veut continuer, il faut qu'elle crée un partenariat avec des sociétés algériennes, faire du montage de bus ou autre projet qui amène de la valeur ajoutée", estime l'ambassadeur, indiquant que "des projets de partenariats dans les secteurs des transports, médical, génie civil sont à l'étude". Mais, M. Frédéric Meurice trouve que "l'environnement en Algérie n'est pas le plus compétitif". Il cite, dans ce cadre, la règle 51/49 qui constitue une contrainte pour les petites et moyennes entreprises belges, en majorité de type familial. Le mauvais climat d'investissement n'empêche pas la venue des missions économiques belges en Algérie, ni certaines entreprises belges à s'installer, évoquant, entre autres, l'entreprise de promotion immobilière Batigec, la société Vinçotte International qui emploie en Algérie une centaine de personnes et GSK Belgique, un projet de création d'une unité de production de vaccins. Il y a eu, par ailleurs, quatre missions économiques multisectorielles bilatérales ces deux dernières années. Une mission économique princière, présidée par un membre important de la famille royale belge, est prévue "probablement" en 2016. Sur le plan politique, l'ambassadeur de Belgique parle de contacts réguliers de haut niveau. Il a évoqué la visite du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, en juillet 2012 et en février 2013. Celle aussi de la secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Maggie De Block, en février 2013. Concernant les visas, M. Frédéric Meurice se dit étonné de voir ses interlocuteurs algériens lui dire que l'ambassade de Belgique a la réputation d'être dure et difficile. Il a révélé que le taux de refus actuel est de 24,5% contre 37,8% en 2012. Près de 6 000 demandes de visas ont été traitées 2012. L'ambassadeur indique que de gros travaux sont en cours pour améliorer l'accueil des visiteurs. Par ailleurs, des facilités seront accordées pour les visas d'affaires. Selon M. Frédéric Meurice, environ 25 000 Algériens vivent en Belgique. M. R Nom Adresse email