C'est à partir de la wilaya d'Aïn Témouchent, où il était en visite, que le Premier ministre a mis fin à un problème qui n'a que trop duré et qui a privé les détenteurs d'une licence LMD d'un poste de travail digne. Abdelmalek Sellal a mis fin au long débat pour ne pas dire conflit entre les licenciés du système classique et ceux du modèle LMD. Les diplômés de l'ancien système s'enorgueillissent d'avoir fait un cursus plus long et identique à celui de leurs propres enseignants. Ceux du modèle anglo-saxon se vantent d'avoir fait, certes, une formation au rabais mais de qualité supérieure vu les nouveaux modes d'enseignement, d'évaluation et de progression. Ce n'est, malheureusement, pas ce que pensent la Fonction publique et les recruteurs qui leur ont préféré les "classiques" à défaut de candidats diplômés des écoles supérieures. À défaut d'un poste d'emploi, les licenciés LMD se sont vus contraints de tenter d'occuper un peu plus les bancs des universités. Fuir le spectre du chômage en postulant pour un poste en Master est la solution toute trouvée. Mais même le second cycle s'est avéré inaccessible pour la grande majorité. Le classement par ordre de mérite et le nombre limité de postes ouverts au niveau des différentes facultés ne leur a laissé d'autres choix que la révolte et la colère. Une colère qu'il fallait apaiser avant qu'elle ne prenne des proportions incontrôlable. La décision de l'équivalence entre la licence classique et la licence LMD est lâchée par Sellal. "Un décret portant sur l'équivalence entre la licence issue de l'ancien système et le système actuel LMD (Licence-Master-Doctorat) sera promulgué au plus tard la semaine prochaine", a répliqué le Premier ministre aux étudiants qui l'interpellaient sur les difficultés d'embauche. "Ce décret permettra aux diplômés du système LMD de mieux s'intégrer dans le monde du travail", a-t-il ajouté. L'initiative du Premier ministre est certes louable, pourvu qu'elle soit effectivement appliquée, mais cette mesure semble être à double tranchant. Elle a calmé un front mais risque de faire éclater d'autres foyers de tension notamment du côté des détenteurs du diplôme d'études universitaires appliqués DEUA. Ces derniers se battent vainement depuis des années pour l'équivalence DEUA-LMD en justifiant que les deux diplômes ont été obtenus à l'issue de trois années de formation supérieure. Leur réaction ne s'est pas fait attendre sur les réseaux sociaux qui ont vu naître leur syndicat. "Pourquoi cette injustice M. Sellal ?", regrettent les DEUA avant d'ouvrir la concertation sur les meilleures moyens de (protestation s'entend) de faire aboutir leur combat. Un combat que le Front pour la justice et du développement (FJD) s'est empressé de lancer à partir du Parlement. Le président du groupe parlementaire du FJD, Lakhdar Benkhelaf a saisi jeudi le Premier ministre via une longue correspondance pour l'équivalence DEUA-LMD-licence classique. Le parti d'Abdellah Djeballah demande à Sellal de revoir le classement de ces diplômés et de leur accorder le droit de participer aux concours et de bénéficier de la promotion automatique. Quelle sera la réaction de Sellal ? M. B. Nom Adresse email