En plus de l'enquête judiciaire, une enquête administrative est également menée afin d'apporter des éléments de réponse aux questions qui sont apparues, notamment comment ce projet a été géré. Une information judiciaire a été ouverte récemment par le parquet de Bordj Bou-Arréridj, concernant le projet de réalisation d'un hôpital d'orthopédie-traumatologie au chef-lieu de wilaya, a-t-on appris lors d'une conférence de presse animée dernièrement par le wali, Azzedine Mecheri. L'enquête aurait été déclenchée pour "retard, erreurs de conception, malfaçons, surcoût et surfacturation". Selon l'enquête préliminaire de la police judiciaire, certains responsables de la DSP, en poste entre 2005 et 2010, seraient impliqués dans cette affaire et, par conséquent, auraient été entendus par les enquêteurs. En effet, la réalisation de cette structure, prévue initialement pour une durée de 15 mois, a connu non seulement un retard flagrant, puisque le projet qui a été inscrit en 2005 n'est toujours pas réceptionné, mais la construction a été également jalonnée d'erreurs de conception, avec un bloc opératoire situé sur la route des visiteurs, et même de malfaçons, avec des murs et des plafonds inadaptés pour les malades. Le bureau d'études français qui devait assurer le suivi des travaux en plus de la livraison des plans a été rendu responsable de cette situation. Le contrat le liant au maître d'œuvre a été résilié à ses torts exclusifs. L'entreprise portugaise de construction n'est pas exempte de reproches. Elle n'a pas mis les moyens nécessaires pour la réception du projet dans les délais. Les normes de construction n'ont pas été également respectées. Ce qui n'a pas empêché les responsables du projet de lui remettre des avances forfaitaires ainsi qu'au bureau d'études qui s'est avéré un organisme fantôme. Ce projet, rappelons-le, a été lancé en 2006 et a été donné de gré à gré à la société portugaise Abrantina, pour un montant initiale de 1 858 312 940,44 DA, qui doublé. Un surcoût inexpliqué et infondé, selon les connaisseurs du dossier et du système des marchés publics. Ce projet a consommé plusieurs enveloppes financières sans qu'il voie le jour. L'entreprise de réalisation a bénéficié d'une avance forfaitaire TTC de 278 106 168,09 DA, dont 68 052 579,32 DA ont été remboursés et une avance sur approvisionnement de 648 914 392,21 DA, dont 163 072 186,76 DA l'ont été aussi. Rappelons que la réglementation stipule que les avances doivent être remboursées à 80% du montant du marché. Alors que pour cette société de réalisation, le montant des situations de paiement du marché est de 37,6% et le montant des remboursements des deux avances est de 24,93% seulement. Mais le comble, selon des sources au fait du dossier, est la surfacturation des équipements dont plusieurs non pas encore été réceptionnés, à savoir du matériel de cuisine. "Comment une société de construction spécialisée dans le bâtiment s'occupe-t-elle du matériel de cuisine ?" Concernant la surfacturation, on notera à titre d'exemple "un ouvre-boîte à 14 000 DA, une prise téléphonique à 5 200 DA, une prise de télévision à 5200 DA, contrôle d'accès à 37 844,54 DA, caméra 111 511,90 DA, horloge à 111 800,28 DA, etc.", révèlent nos sources. En plus de l'enquête judiciaire, une enquête administrative est également menée afin d'apporter des éléments de réponse aux questions qui sont apparues, notamment celle de savoir comment ce projet a été géré. Ces constatations ont poussé le wali à résilier le contrat avec la société portugaise Abrantina. C. B Nom Adresse email