Les maîtres Youcef Salhi, Toufik Alma, Abderrahmane Salah, Dalila Kaci, Noureddine Ahmine et Sid-Ali Boudiaf, ont déposé une demande de liberté provisoire auprès de la Chambre d'accusation de Ghardaïa en faveur du militant du FFS Cheikh Ahmed, 22 ans, arrêté suite aux affrontements intercommunautaires qui se sont déroulés à Guerrara le 22 novembre dernier. Une demande rejetée. Ce qui a mis l'avocat, Salhi Youcef, hors de lui, fustigeant la décision du tribunal. Selon lui, "c'est un dossier préfabriqué, infondé et purement politique s'agissant d'un militant actif d'un parti dont le frère est un membre du conseil national de la Laddh", ajoutant que leur client croupit en prison sur la base d'un seul témoignage non avéré d'un citoyen l'accusant de lui avoir incendié son kiosque. Sur la base de ce seul témoignage, l'accusé se retrouve avec de lourdes charges : "incendie volontaire de biens d'autrui", "vol qualifié" et "attroupement armé". Et ce n'est que six jours après les dramatiques évènements qu'il a été arrêté en plein milieu de la chaussée, au centre-ville de Guerrara, alors qu'il conduisait un bus plein de voyageurs. Emmené au poste de police de Guerrara, il a été confronté à son accusateur qui n'était même pas sûr que c'était lui l'incendiaire de son local commercial. Et pourtant, ils sont allés à la même école. Lui-même a reconnu avoir participé aux affrontements, mais uniquement pour protéger sa maison et donc son quartier. Il a, par conséquent, farouchement nié avoir incendié ou saccagé le moindre magasin ou logement. Ce qui n'a pas empêché le magistrat instructeur du tribunal de Ghardaïa de le placer sous mandat de dépôt. La défense, a alors fait appel pour demander sa liberté provisoire conformément aux articles 12 et 127 du code de procédure pénale, mais il a été rejeté par la Chambre d'accusation qui a confirmé le mandat de dépôt. Pour ce qui est du dossier d'accusation, la défense "dénonce avec énergie les termes de certains paragraphes qui renvoient à une stigmatisation d'ordre ethnique et religieux", ajoutant : "Comment peut-on écrire sur un PV de police agression d'un malékite par un ibadite ? C'est vraiment grave, on est en plein délire sectaire. Est-on dans un système confessionnel ou un système national ? C'est un discours sectaire qui tend à diviser la population de cette région." Concernant la décision de la Chambre d'accusation de maintenir Cheikh Ahmed sous mandat de dépôt, le collectif affirme la rejeter en envoyant des correspondances à la DGSN, au ministère de l'Intérieur et au ministère de la Justice pour demander d'une part des sanctions contre le chef de sûreté de daïra de Guerrara et de libérer le détenu. L. K Nom Adresse email