Résumé : Trop frustrée pour garder son secret, Camélia se confie à son cousin. Elle lui demande tout d'abord d'analyser sa situation... Ils sont cousins, et Omar l'aime depuis plusieurs années. Mais pour elle, il n'était qu'un frère. Par contre, depuis sa visite chez le médecin ce matin, elle ne tenait plus en place. Omar lui demande de tout lui raconter. Elle prend une longue inspiration avant de lancer : -Eh bien, écoute : ce matin, chez ce médecin, quelque chose a vibré en moi. J'ai ressenti comme un poignard en plein cœur. C'était pourtant un premier contact. Mais il m'a semblé connaître cet homme depuis toujours. Comment... ? Quand... ? Je ne saurais l'expliquer. J'ai eu du mal à me retenir de lui sauter au cou et de lui dire que j'ai ressenti envers lui un sentiment qui m'était totalement inconnu. J'étais heureuse, mais quelque chose a tout de suite refréné mes élans : cet homme est marié Omar... Il portait une alliance. Omar, surpris, laisse tomber sa cuillère : -Camélia... Tu me surprends... Vraiment je ne m'attendais pas à de telles révélations de ta part. Elle laisse encore échapper un soupir : -Tu comprends donc pourquoi je suis si agitée, et si malheureuse... -Je ne comprends justement rien à tout ce charabia que tu viens de débiter... Tu te rends chez un médecin pour une consultation, et te voici amoureuse de cet homme que tu vois pour la première fois de ta vie, et pour juste quelques minutes. -Cela paraît incroyable, je le conçois... Mais cette chose... ce... ce coup de foudre est tombé tel un couperet sur mon âme... Je n'arrive même plus à me contrôler. Elle baisse la tête et se met à pleurer : -Mais que m'arrive-t-il donc Omar ? C'est quoi tous ces sentiments inconnus qui me submergent d'un coup et que j'ai du mal à assimiler. Omar lui relève le menton et lui essuie les yeux avec un mouchoir avant de lancer : -Tu es juste un peu fatiguée... Tu pensais trouver du réconfort chez ce médecin... Voilà ce qui t'arrive... Il n'y a ni coup de foudre ni rien d'autre...C'était juste un moment de faiblesse... Un moment où tu voulais à tout prix t'accrocher à quelque chose ou à quelqu'un. -J'aimerais bien te croire, mais je ne suis pas née de la dernière pluie Omar. J'ai ressenti un étrange sentiment... Une attirance si intense, si présente entre nous que je n'avais plus envie de le quitter...Heu... Tu me prendras certainement pour une folle, mais tant pis, c'est la triste réalité. Omar secoue sa tête -Je m'attendais à tout sauf à ce que tu viens de raconter. Je... je te répète : tu es tout juste fatiguée Camélia. Prends quelques jours de repos. Oublie un peu tes écrits, tes lecteurs et la rédaction. Elle se passe une main sur le visage : -La scène de ce matin me hante encore. Je revois cet homme, et je revois aussi son alliance. Il a déjà une femme et sûrement des enfants. -Et alors ? Où est le problème ? Tu veux peut-être insinuer que s'il était célibataire tu lui aurais sauté au cou ? Tu t'aurais conduite comme une adolescente attardée, qui, comme dans les contes de fées, s'attend à voir surgir devant-elle le prince de ses rêves.Elle lui donne une tape sur la main : -C'est çà, moque-toi de moi, Omar. Je pensais que tu serais le seul à comprendre cet état d'âme qui me taraude depuis ma visite chez ce médecin, mais je crois que je me suis trompée. Omar lui serre les mains : -Tu sais bien que je te comprends mieux que quiconque Camélia. Je suis prêt à changer de planète pour satisfaire tes caprices, et tu connais mes sentiments envers toi... -Alors pourquoi te moques-tu de moi ? -Je ne me moque pas de toi... Je voulais juste t'aider à voir les choses plus raisonnablement... Tu es emportée dans un tourbillon de sensations contradictoires, et tu veux que j'accepte de te voir embarquée dans une histoire d'amour qui ne pourrait exister que dans ton esprit. Heu... tiens, pendant que j'y pense : pourquoi ne développes-tu pas cette idée pour en faire un beau feuilleton. Les histoires d'amour accrochent toujours les romantiques, et parmi tes lecteurs, il y en a beaucoup, je présume. Elle se tait et se met à siroter son café. On était presque en fin d'après midi, et le soleil commençait à décliner en cette journée d'automne. Elle frissonne, et Omar remarque son geste : -Tu as froid ? -Pas vraiment, mais je crois que le temps se rafraîchit. -Oui... il fait tout de même assez bon pour la saison. Elle hoche la tête avant de demander : -Tu dois avoir du travail... Je n'aimerais pas te retarder davantage. -Je n'ai pas de travail. Enfin pas beaucoup pour cette semaine... La plupart des entreprises qui ont demandé de revoir leur comptabilité sont satisfaites de mes services pour le premier semestre de cette année. Je peux dire que j'ai la chance de travailler avec une équipe d'experts comptables, les uns plus expérimentés que les autres. Je rends grâce à Dieu, car mon agence est comptée parmi les meilleures de la ville. Y. H. (À suivre) Nom Adresse email