Résumé : Deux jours durant, Camélia épia ce médecin par sa fenêtre. Elle n'avait pu écrire un mot, et s'était laissé aller au romantisme et aux rêves. Elle pensait beaucoup à cet homme qui l'avait séduite au premier coup d'œil. La veille, il avait quitté tardivement son cabinet...Que faisait-il.. ? Elle, elle était artiste à ses heures, mais n'aimait pas les travaux ménagers et la cuisine. Artiste à ses heures perdues, elle peignait, faisait des arabesques sur poterie ou sur céramique....Ses collègues trouvaient ses œuvres fabuleuses, et plus d'une fois, ils lui avaient proposé d'organiser des expositions...D'ailleurs ils étaient tous prêts à couvrir ses manifestations, et à l'encourager dans tout ce qu'elle entreprenait. Omar aussi aimait beaucoup ce qu'elle faisait. Il l'admirait, et l'aidait de son mieux. D'ailleurs en prévision d'un éventuel mariage avec elle, il avait été jusqu'à lui révéler qu'il avait appris à cuisiner et à tenir une maison, rien que pour la décharger de ces travaux qu'elle n'aime pas. Sa tante Zohra, la mère de Omar, ne cessait de lui répéter qu'elle avait ensorcelé son fils, au point, qu'à chaque week-end passé au bled, il lui demandait de lui apprendre une nouvelle recette. Camélia riait de ces confidences faites entre deux clins d'œil. Elle, elle aimait écrire, et emportait ses lecteurs dans un monde qu'elle seule pouvait créer pour eux. Un monde de beauté et de rimes, où l'amour prenait une place inestimable. Souvent, alors qu'elle imaginait certaines scènes entre un jeune couple d'amoureux, elle repensait à tous ces écrivains femmes qui avaient vécu et ressenti la même chose qu'elle, lorsqu'elles manipulaient leur crayon en cherchant des mots assez forts et assez justes pour décrire l'état d'âme de ces gens qui s'aimaient. Elle s'étire et se laisse tomber sur un fauteuil. Elle devrait peut-être penser à aller revoir le toubib. Elle se sourit dans la glace qui lui faisait face au dessus de sa commode. Que pensera t-il ? Elle se pince les lèvres : qu'elle voulait le revoir ? Mais oui bien sûr. Elle devrait le revoir...Il lui avait prescrit des vitamines, et elle se sentait déjà mieux. Elle se pince la joue et tire la langue à son miroir. Etaient-ce les vitamines, ou l'amour qui lui avait donné cette bonne mine ? Elle s'étire encore puis se relève et court vers la fenêtre : la voiture du médecin était garée juste en face du cabinet. Il était donc encore là.... Elle sourit, heureuse. Vite, sans perdre de temps, elle s'habille et se donne un coup de peigne avant de se mettre du rouge à lèvres et de se parfumer. Elle tenait absolument à ce qu'il la voie sous un jour meilleur...La dernière fois, elle s'était contentée de se glisser dans ses vêtements sans aucune forme de coquetterie. Elle prend son sac à main, et se hâte de quitter la maison. Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait dans le cabinet médical. L'assistante était en train de déjeuner d'une pizza accompagnée d'une limonade. À sa vue, elle s'essuie la bouche pour lui dire : -C'est l'heure du déjeuner, madame. Le médecin ne reçoit qu'après 13 h30. Camélia ébauche un sourire avant de demander : -Ne pourra-t-il pas faire une petite exception pour moi ? -Pourquoi donc madame ? -Heu...Allez le lui demander, vous verrez qu'il va me recevoir dans l'immédiat. Elle avait parlé sans réfléchir et l'assitante ouvrit tout grands ses yeux : -Je suis désolée madame, mais le Dr Bénamali n'aime pas être dérangé durant sa pause de la mi-journée... Camélia insiste : -Moi...Il me recevra.... Tout à coup, la porte de la salle de consultation s'ouvrit toute grande et le médecin apparut : -Que ce passe t-il ? Pourquoi ces éclats de voix ? L'assistante allait répondre, lorsqu'il remarqua la présence de Camilia : -Ah ! Vous ? Bonjour madame... -Heu..Excusez-moi Docteur, mais je tenais absolument à vous voir avant de me rendre au bureau...Je, je sais que c'est l'heure de pause mais.... Il sourit...Camélia sentit son regard la pénétrer telle une épée alors qu'il annonçait : -Vous n'avez pas à vous excuser madame...Je suis à votre entière disposition ....Après vous, s'il vous plaît. Il indique de sa main son bureau, et elle le précède. Il referme la porte, et lui indique une chaise : -Prenez place chère madame. Que puis-je donc pour vous ? -Heu...Je voulais...Je voulais juste vous remercier pour le traitement que vous m'avez prescrit...Je me sens beaucoup mieux depuis que je prends ces vitamines. -À la bonne heure...Je crois que l'impact psychologique est pour beaucoup dans votre bien-être...Cela fait à peine deux jours depuis que vous prenez ces vitamines...La réaction de l'organisme envers certains médicaments, notamment, les vitamines, n'est pas aussi rapide que vous le pensez. -Heu...Je pensais que c'était .... -Vous n'avez pas à penser..Vous vous sentez bien dans votre peau et c'est çà l'essentiel....Avez-vous reçu une bonne nouvelle ? Je veux dire quelque chose qui a permis à votre moral de remonter d'un coup ....Parfois il suffit d'un déclic... Y. H. (À suivre) Nom Adresse email