Résumé : Omar tente de raisonner sa cousine. Le coup de foudre dont elle parlait n'est autre que le reflet d'un surmenage qui la taraudait depuis longtemps. Elle devrait se reposer. Mais Camélia n'est pas convaincue. Elle dévoile à Omar que l'homme est marié et avait sûrement des enfants. Ce qui la chagrinait davantage. Elle sourit : -J'en suis heureuse pour toi. Puis elle se rembrunit : -Omar... que vais-je devenir si je dois cesser d'écrire, comment vais-je gagner ma vie ? -Qui te demander de cesser d'écrire ou d'arrêter de travailler ? Elle relève les yeux et le regarde en face : -Mon esprit refuse d'obéir. Je n'arrive pas à aligner un mot sur mon ordinateur depuis ce matin. -Cela se comprend... Tu, tu es surmenée, je ne cesse de te le répéter. Elle secoue ses cheveux : -Non... Dès que je tente d'aligner quelques mots, mes pensées virent vers ce médecin. Là est tout le hic... Je comprends mieux maintenant la hantise de la feuille blanche dont parlent tous les journalistes. Il l'interrompt : -Allons donc, dans un jour ou deux cela ira mieux pour toi. Prends donc le temps de souffler avant de te replonger dans les verbes et les expressions. -Je vais essayer Omar... Elle se lève, et il en fait de même : -Tu veux rentrer déjà ? -Oui... je vais essayer de dormir un peu tôt ce soir...On dit que la nuit porte conseil. -Bien entendu... Tu vas sûrement te réveiller demain matin et te traiter de tous les noms en repensant à ce que tu viens de me raconter. Elle ne répondit pas, et se dirigea d'un pas lent vers le véhicule. Omar la rejoint et ils reviennent au quartier. Avant de la laisser descendre, il lui recommande encore une fois de prendre soin de sa petite personne : -Ne te laisse pas obséder par des idées insensées, et tâche de ne pas trop malmener ton cerveau... Le sommeil te fera le plus grand bien. Il se penche et l'embrasse sur la joue : -Bonne soirée ma chérie. Elle descendit du véhicule et lui fait un signe avant de se diriger vers son immeuble. Au moment où elle s'apprêtait à monter les escaliers de l'entrée, elle ne put s'empêcher de se retourner et de jeter un coup d'œil au cabinet du médecin qui se trouvait au rez-de-chaussée de l'immeuble qui lui faisait face. Les fenêtres et la porte étaient fermées. La journée était terminée pour lui, tout comme pour elle. Elle se demande où il pouvait habiter. Cet homme doit tout de même loger quelque part... Si ce n'est pas dans cette cité, où pouvait-il crécher ?Elle reprend son souffle et se remet à monter les marches de son immeuble. Elle aussi plaisait à ce toubib! Cette idée venait de la frapper, et paradoxalement, elle en est heureuse. Après tout, l'amour peut frapper à tout moment et n'importe où. En une seconde, la vie devint rose pour elle... Elle se met à rire tout doucement avant d'ouvrir la porte d'entrée. Deux jours passent. Camélia n'avait plus songé à écrire, car aucun mot ne venait. Elle s'était alors laissée aller au rêve et au romantisme. Un peu de lecture, de jeux instructifs etc. Elle avait tenté d'oublier son quotidien routinier et de penser pour une fois à voir la vie sous un autre angle. Elle s'était aussi attardée à la fenêtre de sa chambre pour guetter le médecin. La veille au soir, il avait tardé au cabinet, et n'était parti que vers 22h00. À cette heure-là, il ne pouvait recevoir encore des patients... Que faisait-il donc seul dans ce cabinet ? Elle se dit qu'il devait travailler sur un projet, ou faire sa comptabilité. Elle repense à Omar, qui était un génie en la matière et qui l'avait appelée plus d'une dizaine de fois pour prendre de ses nouvelles. Il voulait qu'ils ressortent encore ensemble, mais elle avait refusé. Elle voulait rester chez-elle, et devant cette fenêtre qui dominait les lieux et par laquelle elle pouvait voir encore son médecin. Elle jette un coup d'œil à sa montre et constate qu'il était presque l'heure du déjeuner. Sa mère était absente pour la journée, et elle s'était débrouillée pour se préparer un repas froid. Camélia n'aimait pas la cuisine. Elle n'aimait pas non plus les travaux ménagers. Elle était née pour créer, pour innover, et pour écrire. Y. H. (À suivre) Nom Adresse email