Alors que le trafic ferroviaire a repris hier après plus de 5 jours de paralysie, 13 personnes vont comparaître aujourd'hui devant le procureur de Rouiba pour plusieurs chefs d'accusation dont "attroupement et dégradation de biens publics". Douze autres personnes, la plupart des mineurs originaires de la cité Bensaïdane de Réghaïa, ont été libérées après avoir été entendues par les gendarmes. Les 25 manifestants ont été arrêtés par la gendarmerie suite aux affrontements qui ont eu lieu avant-hier sur le site où devait être réalisé le CET (centre d'enfouissement technique) tant décrié par la population de cette localité. Hier encore, de nombreux citoyens se sont regroupés devant le siège de l'APC de Réghaïa pour exiger l'annulation du projet. Des pancartes collées sur les murs du siège de l'APC et sur plusieurs édifices publics expriment à elles seules la colère des habitants. "Non à la décharge en milieu urbain, non à la pollution de notre cadre de vie", lit-on en substance sur les écriteaux. Selon un membre de l'association de la cité El-Bey, rencontré sur place, le maire aurait promis aux protestataires de dépêcher une commission d'enquête sur les lieux pour vérifier l'opportunité du projet. "Le président de l'APC s'est engagé à réunir son assemblée pour se prononcer par délibération sur le projet tout en demandant au wali d'Alger la mise en place d'une commission d'enquête chargée de vérifier si la réglementation a été respectée lors du lancement des études de ce CET", affirme notre interlocuteur. "Nous sommes convaincus que la réglementation n'a pas été respectée et qu'aucune étude d'impact n'a été menée par les responsables concernés, et si on nous démontre le contraire, nous serons les premiers à applaudir la décision de la création de cette décharge", indique Sid-Ali, un habitant de la cité El-Karouch. Par ailleurs, on a appris que les engins de l'entreprise privée chargée de la construction du CET a quitté provisoirement les lieux en attendant les résultats de la commission d'enquête. Selon nos informations, le retard pour le démarrage de ce projet, estimé à 170 milliards de centimes, coûte plus de 150 millions de centimes par mois aux collectivités locales. Et si on ajoute les milliards de dinars représentant le manque à gagner de la SNTF, la facture risque d'être trop salée pour un projet visiblement mal réfléchi et mal engagé, selon des élus de l'APC de Réghaïa. Le projet de ce CET, qui a été approuvé par l'ancienne APC en 2006 mais refusé par la précédente, est censé recueillir les ordures ménagères de plusieurs communes dont celles de la commune de Réghaïa. Les déchets seront soumis à un processus de traitement permettant de diminuer considérablement les effets de la pollution sur l'environnement, selon la fiche technique du projet. Mais c'est le choix du site qui pose problème, puisque l'assiette de 20 hectares appartenant à une EAC censée recevoir le projet est située dans le prolongement de la zone urbaine de la commune de Réghaïa et celle de Boudouaou. Elle jouxte plusieurs habitations de la cité El-Bey et se situe à quelques centaines de mètres seulement de la résidence universitaire de Boudouaou et à près de 300 mètres d'une caserne militaire. Ce CET, d'une capacité de 2 millions de tonnes, fait partie d'une série de plusieurs centres comme ceux de Corso, El-Hamiz et Staouéli. M. T. Nom Adresse email