L'organisation n'est plus ce qu'elle était, elle semblait même affaiblie ces derrières années. Mais elle a repris du poil de la bête, au point que les Etats-Unis ont renoué avec leurs états d'alerte et phobies. En 2013, Al-Qaïda est redevenue la menace mais aussi l'épouvantail. 13 ans après les attentats du 11-Septembre, Washington remâche le potentiel de nuisance de la nébuleuse djihadiste. Pour les populations qui ont souffert de ses activités, Al-Qaïda n'a jamais disparu. Et dans la réalité, l'organisation de Ben Laden a muté. D'abord, son noyau central est toujours basé dans les zones tribales à cheval sur la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan, avec à sa tête le Docteur Ayman Al-Zawahiri, ancien du Jihad Islamique égyptien, qui a été l'adjoint de Ben Laden depuis le début des années 1990, entouré d'un petit nombre de fidèles dont certains sont revenus d'Iran où ils étaient en résidence surveillée depuis leur fuite dans ce pays en décembre 2001 lors de l'invasion américaine de l'Afghanistan. Ce groupe qui s'est érigé en sherpas pour tout le djihad international, communique bien sûr via Internet mais surtout par des missionnaires qui portent les instructions et encouragements aux différentes franchises de la nébuleuse. Elles sont importantes car situées dans des zones hautement géostratégiques. Comme Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) surtout actif au Yémen, parfois dans les pays du Golfe mais sans résonnance médiatique, les monarchies et principautés veillant scrupuleusement à la censure. Ou encore Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), éparpillée dans le Sahel, dans le Nord Mali et au Nord du Niger, au Maghreb, en particulier dans le sud de la Libye et en Tunisie. Aqmi s'est fait connaître pour ses rapts d'étrangers dans le Sahara. Un vrai fond de commerce auquel la France a succombé de nouveau en dépit des dénégations de son président. Ou Al-Qaïda Irak (laqi ou l'Etat Islamique d'Irak et du Levant) qui a fait sa jonction avec les mouvements salafistes-djihadistes syriens dont le Front Al-Nusra. Sans oublier le dernier né, le Mujao pour l'Afrique de l'Ouest, qui a pris du muscle dans le sillage de l'opération militaire française dans le Mali début 2013, pour chasser les islamistes qui avaient occupé le nord du pays et menaçaient de faire tomber Bamako. D'autres mouvements se revendiquent d'Al-Qaïda : les Shebabs en Somalie, en perte de vitesse mais toujours en activité jusque dans le Kenya voisin ; Boko Haram du Nigeria ; les Ansar al-Charia en Egypte, dont la montée en cadence est observable depuis le coup d'Etat militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi et son parti les Frères musulmans, décrétés par le général al-Sissi de terroriste; les djihadistes en Tunisie et en Libye, le groupe Abou Sayyaf aux Philippines, différents groupuscules islamistes du Caucase, du Liban, etc. Et pour compléter le tableau, des cellules dormantes en Occident, dépendant, ne serait-ce qu'idéologiquement, d'Al-Qaïda central, qui assure également la propagande et la formation dans la zone tribale entre l'Afghanistan et le Pakistan, au Yémen ou ces derniers mois en Syrie. D. B Nom Adresse email