La distribution de l'eau potable dans les régions du Centre (Alger, Boumerdès et Tipasa) risque de connaître de sérieuses perturbations à compter de dimanche prochain. La fréquence actuelle de distribution qui est de 1 sur 2 dans la majorité des quartiers de la capitale serait de 1 sur 3 ou 4 jours. Les manutentionnaires qui ouvrent et ferment les vannes ainsi que leurs collègues menacent de déclencher un mouvement de débrayage. En effet, les 3 400 travailleurs de l'EPEAL Centre (Alger, Boumerdès et Tipasa) comptent entamer une grève la semaine prochaine. Selon le président du syndicat d'entreprise, un préavis de grève de 8 jours a été déjà déposé. Le ton a été donné hier, puisque les employers soit d'Alger, de Boumerdès ou de Tipasa ont observé un arrêt de travail. Ils s'insurgent contre la direction générale de l'entreprise qui n'a pas, selon le syndicat, respecté ses engagements conformément à l'accord collectif de révision des salaires. Ainsi donc, les deux partenaires (syndicat-entreprise) ont signé, le 10 novembre, un accord portant sur l'application de la nouvelle grille des salaires. Il s'agit donc de l'augmentation tant attendue oscillant entre 1 500 et 3 600 DA. Elle devait entrer en application ce mois-ci. Cependant, au lendemain des virements de novembre, les travailleurs se sont aperçus que les salaires ont été établis sur la base de l'ancienne grille. Pour protester contre cette situation, les employé ont décidé d'un arrêt de travail pour faire entendre leur cause, et menacent de durcir leur position dans le cas où la direction générale ferait la sourde oreille à leur revendication principale. S'agissant de la menace de grève, le syndicat estime que le mouvement de grève est le dernier recours. “Cette grève, si elle venait à être déclenchée aurait des répercussions néfastes sur la distribution de l'eau dans la capitale. La distribution serait de 1 sur 3 ou 4 jours. C'est aux autorités d'assumer leurs responsabilités”. Le citoyen risque donc de revivre, en pleine période du ramadhan, le calvaire du jerrican au quotidien. Aux yeux de l'Algérienne des eaux, l'accord signé entre l'Epeal et le syndicat d'entreprise n'est pas valable, du moment que l'Epeal a été dissoute le 31 octobre. Et la décision de dissolution est parue le 3 novembre. Comment se fait-il qu'une entreprise, officiellement dissoute, négocie et ratifie un accord antérieur avec le partenaire social ? Pour le chargé de communication de l'ADE : “Il est irresponsable de négocier des salaires avec un établissement dissous. L'acquis d'augmentation est venu après la dissolution”. Et de préciser : “La DG n'existe pas, le syndicat n'existe pas”. Quant au sort des 3 400 travailleurs de l'entreprise dissoute, le représentant de l'ADE a expliqué que l'Algérienne des eaux est en pleine intégration des établissements du secteur de l'eau au niveau national. Et de conclure, les salaires des travailleurs du secteur de l'eau seront tous harmonisés après la phase d'intégration. R. H.