Qu'ils faisaient pitié à voir ces dirigeants du Mouloudia d'Oran se chamaillant, chargeant les uns les autres et s'échangeant les accusations dans un pitoyable «hors sujet» sous les yeux d'un wali d'Oran tantôt diplomate avec son fameux "ce n'est pas l'argent qui manque, il sera mis à votre disposition sans compter", tantôt fine gâchette avec cette phrase lourde de sens adressée aux belligérants réunis sous le chapiteau mouloudéen : "Les moyens financiers existent, mais ce sont les hommes qui viennent à manquer"! Lundi soir, dans le luxueux cadre du Méridien Hôtel, la rencontre entre le nouveau wali d'Oran Abdelghani Zaâlane et les actuels (mauvais) acteurs du MCO débutera, en effet, avec une scène aussi ridicule que représentative du profond pourrissement dont souffre le Mouloudia et le détestable niveau d'instruction de ceux qui véhiculent son image. À peine le wali avait-il pris place au milieu des présents, au 17e étage dudit établissement hôtelier, que l'un d'eux, Noureddine Saddok pour ne pas le nommer, membre de l'assemblée générale du CSA-MCO et ancien numéro 2 du club sous la funeste présidence de Meziane Mourad, s'en est allé, dans un violent réquisitoire, descendre littéralement en flammes le président Youssef Djebbari, assis, placide en face de lui. "Il n'a pas d'argent, il n'attend que les subventions de l'Etat. Il n'a qu'à partir et laisser sa place à ceux qui en ont, d'autant plus qu'il refuse obstinément de tenir l'AG du CSA qu'il a de nouveau présidé après avoir pourtant rétrogradé le club en division deux en 2008", pestera, sans vergogne, Saddok. Prenant le relais, l'actionnaire et membre du conseil d'administration de la SSPA-MCO, l'ancien joueur Hafid Belabbès, est tombé lui aussi à bras raccourcis sur l'actuelle direction et sa précédente, affirmant même au wali que "le déficit annuel est de 17 milliards de centimes", que "l'argent étatique qui renfloue les caisses ne laisse pas de trace" et que "les bilans financiers depuis 2010 n'ont pas été établis". Assis juste à ses côtés, Djebbari Youssef et Larbi Abdelilah, directement visés, n'ont pas branché. Le seul qui a accouru au secours de Djebbari aura été le... garde-matériel de l'équipe, affirmant au wali que son président "a été le seul à prendre le risque de diriger le club". Une intervention qui ne l'a pourtant pas réellement servi. Loin de là. Prenant la parole, Abdelghani Zaâlane, accompagné notamment du P/APW Abdelhak Kazi-Tani et du DJS Badreddine Gharbi, a alors brièvement discouru pour inviter les présents à "s'unir, à travailler ensemble pour le bien du club et de la ville et à mettre leurs différends de côté"."Je sais ce qui passe au Mouloudia, je suis l'actualité. Lorsqu'on vous verra unis, on ne lésinera pas sur les moyens financiers pour permettre au MCO de retrouver la place qui est la sienne", conditionnera-t-il. Une brève leçon de morale qu'il doublera de quelques encouragements et certains mots réconfortants lorsqu'il prit place, au restaurant de l'hôtel, au milieu de tous les sociétaires du club. Assurant que "le MCO avait, cette saison, une grande équipe qui terminera le championnat aux alentours de la 4e place", le wali exhortera dans la foulée les joueurs à "faire plaisir aux supporters afin qu'en contrepartie, l'Etat vous fasse plaisir". Des joueurs qui, trois petites heures auparavant, étaient en grève pour protester contre le non paiement de leurs salaires depuis plusieurs mois. "Ils se sont excusés de leur démarche, avant le dîner, et tout est rentré dans l'ordre en à peine cinq minutes. Le wali nous a, de son côté, certifié que le club bénéficiera d'un lot de terrain de plus de cinq hectares du côté de la nouvelle-ville, en allant vers Tlélat, afin d'y bâtir notre futur centre de formation", tempérera, plus tard, un Djebbari encore sonné par les moments de solitude qu'il a vécus plus tôt, mais qui continua néanmoins à user de ses fameuses paroles en l'air en assurant "la levée d'interdiction de recrutement, le payement des joueurs dans les plus brefs délais et (sa) disponibilité à tenir une AG du CSA dès février, et même à payer de (sa) poche celui qui veut prendre le poste de P-DG de la SSPA". De la pure langue de bois, toute bonne à embraser encore plus qu'elle n'en est déjà la brulante actualité mouloudéenne et a décrédibiliser davantage une direction oranaise qui s'est maladroitement donnée en spectacle devant les autorités locales, lundi soir, faisant vraiment pitié à voir... R B Nom Adresse email