La démonstration de Saâdani a ainsi failli tourner au bide. Sans contenu politique, conçu juste pour faire une démonstration de force, le show de Saâdani a été court et d'une certaine manière raté. Pour sa démonstration de force, Amar Saâdani a presque réussi son show. Il s'est fait désirer pendant une heure. Le temps que se remplisse la salle du grand chapiteau du 5-Juillet. Enthousiasme, joie, air de fête et mobilisation, ressasse une voix derrière le pupitre pour faire patienter l'assistance. Sur les murs, plusieurs banderoles portant l'appel au 4e mandat et à la révision de la Constitution sont accrochées. C'est à partir de là que commence la feuille de route qui va arriver aux prochaines échéances, dit la voix dans le bruit de la salle. Derrière, intervient le mouhafedh de Chéraga juste avant l'intervention de Saâdani. Pas d'Algérie sans le FLN. Pour lui, "sans le FLN l'Algérie ne vaut rien". Sous le chapiteau, "cette grande réalisation de l'Indépendance", se retrouve "le cadre révérenciel pour la légitimé du FLN", dit-il. Cette démonstration se veut, selon lui, un message pour les ennemis du parti. Puis, ovation pour Amar Saâdani qui prend place à la tribune où sont assis, alignés, des élus, des membres du CC et du BP et quelques invités. D'emblée, il a averti qu'il ne ferait pas de discours politique. Toute cette organisation ne serait donc plus un événement politique. L'assistance, composée essentiellement de jeunes ramenés des autres régions du pays, exulte. En effet, pour garnir cette immense salle, il a fallu aux organisateurs faire dans le grand "ramassage scolaire". Saâdani annonce alors l'ordre du jour. Il n'est pas politique, n'a pas de discours à faire. Mais juste une sorte d'annonce. Cette rencontre est "une fête, la fête du président du Front (FLN), M. Abdelaziz Bouteflika", dit-il. Saâdani est venu juste pour "dire que le FLN a présenté le moudjahid Abdelaziz Bouteflika qui a bu le petit lait du Front pour un nouveau mandat". Et le FLN ne présente ni ne soutient aucune autre candidature. Et c'est à travers cette rencontre qu'il lui relance l'invitation à se représenter pour un autre mandat. "Le candidat du FLN est son président, M. Bouteflika", dit-il. Il accompagne alors la foule qui scande le nom de Bouteflika. Il évoquera, par ailleurs,"ceux qui veulent gâcher cette fête". À ceux-là, il dit "Bouteflika est président, il est le président du parti et nous voulons qu'il fasse un quatrième mandat". Sur la question de la révision de la Constitution, Saâdani a marqué le pas. "La révision de la Constitution est des prérogatives du Président. C'est lui qui décide quand", dit-il oubliant son affirmation avec certitude qu'elle devait avoir lieu avant la fin de l'année 2013. Il a rappelé que le FLN a demandé la révision de la Constitution, a fait comme les autres partis des propositions à la commission nationale. "Mais nous persistons à demander sa révision", a-t-il précisé. Il reviendra encore sur la candidature de Bouteflika en indiquant que la question a été tranchée au BP. Il déplore cependant que certains "bougent" en dehors des cadres légaux du parti. Mais, rassure-t-il, avril 2014 signera leur fin de mission. Il termine son speech qui n'aura duré en fin de compte qu'une dizaine de minute en invitant les militants à se mobiliser pour la campagne, "une campagne victorieuse". Mais les choses ne se déroulent pas naturellement au FLN. La part de l'imprévisible est importante. Saâdani a eu à le vérifier lorsque Belkhadem fait son apparition dans la salle. Un groupe dans la salle se lève et se rue sur la tribune. Un joli désordre inattendu. Bien entendu, Belkhadem n'y est pour rien. Il a justifié sa présence par son soutien à la candidature de Bouteflika. Et il a failli lui gâcher la fête. Pour un ministre, la présence de Belkhadem signifie qu'il s'est rallié. La démonstration de Saâdani a ainsi failli tourner au bide. Sans contenu politique, conçu juste pour faire une démonstration de force, le show de Saâdani a été court et d'une certaine manière raté. D. B. Nom Adresse email