Plus de trois ans après sa promulgation, le professionnalisme dans le monde du football vire droit vers l'échec. Et si la loi devait être appliquée, tous les clubs professionnels devraient désormais mettre la clé sous le paillasson, car tous déficitaires et en situation de cessation de payement vis-à-vis de leurs employés (les joueurs notamment) et des fournisseurs. Du coup, la Fédération algérienne de football (FAF) tente de s'attaquer au véritable mal de cette gestion désastreuse des clubs, à savoir les trous budgétaires liés à une balance commerciale négative. Autrement dit, la valeur des actifs dépasse celle des passifs et on parle de déficit commercial. Un déficit résultant dans la majorité des masses salariales trop importantes grevant jusqu'à 90% le budget de fonctionnement des clubs, alors que la norme économique plaide pour des masses salariales ne dépassant pas 30%. La FAF veut donc plafonner ces salaires et les réduire sensiblement, puisque le joueur le mieux payé de la Ligue 1 touchera un salaire brut de 120 millions de centimes. Avec les impôts, il touchera beaucoup moins. L'idée plaît aux clubs qui, de toutes les façons, n'ont plus vraiment le choix. Mais pour certains présidents de club, cet intérêt prononcé pour la proposition fafienne n'est nullement désintéressé dans la mesure où il leur garantit de rester en place sans trop se casser la tête à chercher d'éventuels investisseurs pour renflouer les caisses des clubs. Deux ou trois sponsors suffiront pour juguler dès lors de la crise, surtout que les pouvoirs publics promettent déjà de construire les centres de formation et de préparation et de prendre en charge aussi la rémunération de l'encadrement des jeunes catégories. Un président d'un club algérois qu'on croyait pourtant plus proche de la porte de sortie (il avait même annoncé sa démission) s'est vu prodiguer ce conseil fort révélateur par un autre collègue. "Mais pourquoi veux-tu partir, maintenant que les choses sont plus simples à gérer, l'Etat va t'aider à trouver des sponsors, il va investir dans l'encadrement et les infrastructures, les salaires vont chuter, que veux-tu de plus ? Moi à ta place, je ne lâcherai pas mon poste pour un autre qui viendrait ramasser les fruits", murmure-t-on sans cesse à notre président sortant. Du coup, le président en question veut plutôt rester, les solutions de replâtrage servent aussi à ça ! S. L. Nom Adresse email