Une trentaine de jeunes, tous universitaires, ont organisé avant-hier un sit-in devant le siège de la wilaya de Ghardaïa pour demander la libération de tous les détenus arrêtés lors des affrontements de la dernière semaine du mois de décembre dernier. Déployant de larges banderoles sur lesquelles on pouvait lire, notamment, "Freedom" et "Libérez les prisonniers", ils ont battu le pavé toute la matinée, avant que le chef de cabinet de la wilaya ne reçoivent deux d'entre eux, Abdennour Almaoui et Boubakeur Bidi, le wali étant sur le terrain dans le cadre de l'opération de boisement de 39 millions d'arbres, "Un arbre pour chaque Algérien". Interrogés à leur sortie du cabinet, ceux-ci ont déclaré être confiants quant à leur démarche "entrant dans le cadre des diverses initiatives tendant à apaiser les esprits et à ramener le calme et la sérénité à la ville de Ghardaïa". À titre de rappel, la région du M'zab a été, ces derniers mois, le théâtre de violents affrontements intercommunautaires. Ainsi, quelques quartiers de Guerrara et de Ghardaïa ont connu, en novembre et en décembre derniers, des échauffourées entre des groupes de jeunes, ainsi que des actes de vandalisme et de pillage de près de deux cents locaux commerciaux et habitations. Plus de deux cents blessés ont été dénombrés parmi les civils et les forces de l'ordre dont 3 grièvement atteints. Six personnes ont été placées sous mandat de dépôt. Afin de ramener le calme et de mettre fin aux tensions récurrentes dans cette région, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait reçu une délégation des représentants des deux communautés, Ibadite et Malékite, de la wilaya de Ghardaïa. Plusieurs décisions auraient été prises à l'issue de cette réunion pour permettre le retour au calme et à la quiétude, notamment la création au niveau des communes touchées d'un conseil de sages, une espèce d'espace d'arbitrage et de conciliation ayant pour principale fonction d'assurer une coexistence harmonieuse et pacifique ancestrale telle qu'elle a toujours prévalu dans cette vallée. Le déploiement sans précédent dans la région de forces antiémeutes de la police et de la gendarmerie et l'important et inflexible dispositif mis en place ont réussi à imposer le calme, et la vie a repris son cours après une grève de plus de 15 jours des commerçants mozabites, qui ont repris le travail après des garanties présentées par les autorités locales. Même les enfants mozabites, qui n'avaient pas repris le chemin de l'école après la trêve hivernale, ont rejoint leurs pupitres après deux jours de grève. L. K Nom Adresse email