Certains quartiers de Ghardaïa avaient connu à la fin de l'année 2013, des échauffourées C'est pour la première fois depuis que Ghardaïa connaît des troubles, que les hautes autorités du pays tentent une médiation entre les parties en conflit. Les événements qui ont secoué la wilaya de Ghardaïa, avec les affrontements sanglants entre la communauté arabe et mozabite, ont poussé le gouvernement à agir. Et c'est pour la première fois depuis que cette wilaya connaît des troubles voilà plusieurs années, que les hautes autorités du pays tentent une médiation entre les parties en conflit. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a, en effet, reçu, jeudi dernier des représentants des communautés ibadite et malékite de Ghardaïa afin de mettre fin aux violences qui opposent les deux communautés. La délégation était composée, selon des sources de l'APS, de 24 personnes représentant les deux communautés (12 personnes de chaque communauté). A l'issue de cette rencontre, plusieurs décisions ont été prises pour ramener le calme dans cette wilaya. La première décision concerne la création au niveau des communes touchées par les affrontements d'un conseil des sages, un «espace d'arbitrage et de conciliation» sur la base de la «coexistence harmonieuse et pacifique» ancestrale qui prévalait dans cette wilaya. Les représentants des deux communautés, contestés par certains citoyens à Ghardaïa, se sont engagés à «tout faire» pour contribuer à dépasser les dissensions entre les deux groupes. Les invités du Premier ministre ont exprimé leurs doléances et fait part des «excès qui leur sont apparus» au cours des échauffourées des dernières semaines. Il a été également décidé la distribution «équitable et équilibrée» de 30.000 lots de terrain destinés à l'autoconstruction, à travers l'ensemble des communes de la wilaya. Selon toujours l'APS, le gouvernement a chargé le ministère de la Solidarité nationale d'examiner les différentes aides à apporter aux victimes des derniers incidents qu'a connus Ghardaïa, notamment ceux dont les demeures ont été touchées. Oublier le passé! Lors de cette rencontre, Abdelmalek Sellal a invité ses interlocuteurs à oublier le passé et à se tourner vers l'avenir. Il a appelé toutes les forces vives «à oeuvrer à la restauration de la sécurité et de la sérénité» dans les différentes communes de Ghardaïa. Cette rencontre est intervenue au moment où la vie a commencé à reprendre progressivement son cours normal et habituel en ce début de l'année 2014 dans les différents quartiers de la ville de Ghardaïa. Selon des sources locales, les commerçants qui ont observé plusieurs journées de grève ont ouvert les rideaux de leurs magasins, même si le calme reste précaire. Les agents de l'ordre, dont le dispositif est renforcé, installés au niveau des points névralgiques de la ville, sont toujours sur le qui-vive. Une éventuelle reprise des échauffourées fait craindre le pire. Des citoyens ont placardé des tracts appelant à la libération des détenus, à la distribution équitable de logements et de terrains et à l'indemnisation des sinistrés de ces événements. D'autres demandent la prise en charge des doléances de la population en matière de logement et de foncier, sources de conflits dans la région. Cela au moment où les élus et les représentants de la société civile multiplient les appels au calme et au dialogue. Mais en attendant de voir les résultats de la rencontre entre le Premier ministre et les représentants des deux communautés sur le terrain, il convient de rappeler que certains quartiers de la ville de Ghardaïa avaient connu à la fin de l'année 2013, des échauffourées nocturnes entre des groupes de jeunes du quartier de Souk et de Hay El Moudjahidine, au centre-ville de Ghardaïa, qui se sont étendues ensuite au quartier Hadj Messaoud. Les jeunes ont utilisé divers produits inflammables durant ces échauffourées, avant que les forces antiémeute n'interviennent. Ces événements ont fait plusieurs blessés, notamment parmi les policiers et les jeunes, selon une source hospitalière locale. Des habitations et une quinzaine des commerces ont été saccagés et dévalisés, avant d'être incendiés.