Résumé : Djaâfar va se mêler à la discussion entre Fateha et Inès. Inès leur fait remarquer qu'ils n'ont pas le temps de s'installer qu'il faut déjà partir. Elle ne veut plus être séparée de ses amies. Ils parlent ensuite du départ. Djaâfar propose autre chose... - Pourquoi n'iriez-vous pas à Oran quelques jours ? De là-bas, vous prendrez l'avion pour Constantine, après avoir vu la famille ? Inès saute de joie. - Dis oui maman ! Je reverrais grand-père et grand-mère ! dit-elle. Et mes cousines...Y a si longtemps ! soupire-t-elle. - Je me fais aussi une joie de les revoir, murmure Fateha. Tu viens d'avoir une bonne idée, ajoute-t-elle à l'intention de son mari. On prépare toutes nos affaires à envoyer à Sétif ! Tu t'en occuperas pendant notre absence ! - OK ! Maintenant, je peux manger ? - Bien sûr... Inès retourne au salon. Elle reprend le rangement des livres. Elle voudrait sortir le livre que lui a donné son camarade de classe, mais elle craint que ses parents ne la rejoignent à ce moment. Elle les connaît assez pour savoir qu'ils vont s'imaginer une histoire d'amour. Entre elle et lui, il n'y en avait pas. Peut-être que ce qu'elle avait pris pour de l'amitié de sa part était en fait de l'amour ? Elle repense aux moments où ils avaient travaillé ensemble leurs devoirs. Jamais il n'avait eu un regard déplacé ou dit un mot qui pourrait lui laisser penser qu'il avait autre chose en tête que leurs devoirs. Non, aucune allusion, aucun message... Juste de l'amitié. Mais tant qu'elle ignorait ce que pouvait bien contenir le livre, elle ne voulait pas prendre le risque de se compromettre. Ses parents ne faisaient pas confiance aux autres. S'ils découvraient quoi que ce soit, c'en serait fini pour elle. Ils ne lui feront plus confiance. - Je te croyais épuisée... Inès se tourne en souriant. - Je le suis, dit-elle. Mais je voulais finir avant... Demain, je sors, lui rappelle-t-elle. - Je ne l'ai pas encore dit à ton père ! Ce dernier arrive derrière elle. Il entre dans le salon et s'assoit dans un fauteuil. - Tu as oublié de me dire quoi ? - Des camarades de classe l'invitent à une fête, demain après-midi, répond Fateha. - Où ça ? - Dans le quartier, répond Inès. - À quelle heure ? - Vers deux heures, répond-elle. On passe l'après-midi ensemble pour la dernière fois...Elles savent qu'on déménage... - Pourquoi le leur as-tu dit ? La jeune fille hausse les épaules. - Elles t'ont posé des questions ? - Non... Je sais que tu ne veux pas que je parle de ton travail, dit-elle. On ne parle jamais de toi... ni de ton travail... - Dans notre cas, personne ne doit savoir d'où on vient et où on va, leur recommande-t-il. Personne, c'est clair ? - Très clair... Inès jette un coup d'œil à sa mère, une question dans son regard inquiet. Sa mère semble lire en elle et sourit, se voulant rassurante. - Je l'accompagnerais à la fête, dit-elle. Tu n'y vois pas d'inconvénient ? - Ce sera moi, décide Djaâfar. Ou nous deux...Je ne veux pas prendre de risque ! - Des risques ? Mais je ne cours aucun danger, s'écrie la jeune fille. C'est juste une fête entre filles, chez mon amie Ferewsan ! - Amie ou pas, pour t'y rendre, tu seras accompagnée ! Le ton est sans appel. Son père ferme les yeux tout en rejetant la tête en arrière. Une façon de leur dire que le sujet est clos. Inès n'insiste pas pour s'y rendre seule, même si elle trouve ridicule et rabaissant le fait d'être accompagnée de ses parents à cette fête. Si elle osait protester, elle sait que son père l'aurait mal pris et qu'il se serait mis à douter. Elle n'a rien à cacher. Il s'agit bien d'une fête entre filles et non d'un rendez-vous. - Je serais heureuse de vous présenter, dit-elle en jetant un coup d'œil autour d'elle. Il n'y a plus rien à ranger ici... Je crois que je vais aller me coucher ! Bonne nuit ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email