En grève depuis le 14 février dernier, les travailleurs de la brasserie Heineken de Rouiba sont revenus, hier, à la charge pour dénoncer «la sourde oreille affichée par les responsables de l'entreprise concernant la satisfaction de leurs revendications». Soutenus par plus de 300 syndicalistes de la zone, les protestataires se sont rassemblés devant la direction de l'inspection du travail, à Réghaïa, pour réclamer «l'application des lois régissant les relations de travail». Cette action a été initiée après le licencieusement «abusif» de certains de leurs camarades. «Avant-hier, nous avons décidé que si aucune décision n'était prise pour répondre à leurs requêtes, nous allons occuper carrément l'entreprise», a dit M. Messaoudi, secrétaire général de l'union locale de l'UGTA. Les dirigeants de ladite entreprise sont accusés d'avoir exercé des pressions sur les travailleurs ayant pris part à la grève. «35 d'entre nous avaient déjà reçu des menaces de licenciement, alors que d'autres ont été poursuivis en justice», regrette un syndicaliste, qui réclame le respect des lois en vigueur. Les contestataires réclament surtout la signature de la convention collective et l'introduction des primes de rendement et de la femme au foyer dans leur salaire. Hier, une délégation représentant les protestataires a été reçue par le directeur de l'inspection du travail. Celui-ci se serait engagé, selon un syndicaliste, à se déplacer à l'entreprise dans une semaine pour faire son constat concernant les infractions et les dépassements signalés par les travailleurs. Il est à noter enfin que toutes nos tentatives de joindre les responsables de la brasserie sont demeurées vaines. «Le directeur général est absent et le DRH m'a signifié qu'il n'est pas habilité à vous recevoir», nous a répondu le chef des agents de sécurité de ladite entreprise.